Paris, le 15 octobre 2002

Les familles du DC 10 UTA sont choquées et indignées par la visite officielle d’un ministre libyen en France et par la normalisation des relations diplomatiques entre la France et la Libye alors que l’attentat qui les a frappées le 19 septembre 1989 reste impuni.


Les 21 et 22 octobre 2002, une commission mixte franco-libyenne se tient à Paris, présidée par les Ministres des Affaires Étrangères français et libyen, MM. Dominique de VILLEPIN et Abdelraman Mohamed CHALGHAM.

La normalisation jusqu’ici discrète des relations entre la France et la Libye est maintenant officielle.

Les familles du DC 10 UTA sont choquées par la tenue de cette réunion à Paris alors que les auteurs de l’attentat sont toujours en liberté.

Nous rappelons que le 19 septembre 1989, une bombe explosait à bord du DC 10 de la compagnie française UTA assurant le vol UT772 Brazzaville-Paris via N’djamena, à l’instigation des services secrets libyens.

170 innocents dont de nombreux enfants, ont péri brutalement.
Des familles entières ont été meurtries : 13 ans après les faits nous n’avons toujours pas pu faire le deuil de nos proches, d’autant plus qu’il n’y a eu ni véritable reconnaissance, ni véritable réparation.
C'est l’attentat le plus meurtrier perpétré contre la France. Il reste impuni.

6 hauts responsables des services secrets ou de la diplomatie libyenne, dont le beau-frère de Kadhafi, Abdallah Senoussi, ont été condamnés à une peine de prison à perpétuité par la Cour d'Assises de Paris, lors d'un procès par contumace en 1999. Un mandat d'arrêt international a été délivré contre eux.

La décision pénale de la cour d'assise a été rendue, elle n’a pas été exécutée.
Nous voulons que la Libye assume ses responsabilités dans cet acte de terrorisme et prenne en compte nos morts et les souffrances psychologiques et matérielles crées dans nos familles par leur disparition.

Après le choc de l’attentat, la longue et pénible enquête, la frustration d’un procès par contumace et une décision de justice non suivie d’effets, la venue officielle en France d’un ministre libyen et de sa délégation est ressentie comme une provocation insupportable.

Cet attentat ne visait pas nos proches, mais la France et son gouvernement. La diplomatie française devra s’en souvenir et profiter de cette commission mixte pour faire entendre notre douleur, nos attentes et exiger de la Libye qu’elle fasse le nécessaire pour que ce crime ne reste pas impuni plus longtemps.
La normalisation des relations franco-libyennes ne pourra pas se faire sans prendre en considération le sort des 170 familles détruites par cet attentat.

Les familles du DC 10 en colère se rassembleront le 21 octobre 2002 à 11 h devant le Quai d’Orsay, côté Esplanade des Invalides. Une longue banderole sur laquelle seront inscrits les 170 noms des victimes sera déroulée et ces noms seront solennellement lus par les proches et les enfants des disparus.
Nous appelons tous ceux qui sont choqués par cette visite officielle et qui veulent nous exprimer leur solidarité, à se joindre à nous.


Guillaume DENOIX de SAINT MARC, qui a perdu son père Jean-Henri DENOIX de SAINT MARC,
Liliane et Danièle KLEIN et Françoise TENENBAUM, qui ont perdu leur fils et frère Jean-Pierre KLEIN,
Elvire et Robert BRAZZA, qui ont perdu leur frère Gérard BRAZZA,
Brigitte MORET, qui a perdu sa sœur Nicole DEBLICKER,
Caroline BRICOUT, qui a perdu son mari Alain BRICOUT,
Alfonsine MAFOUTA, qui a perdu son fils Lié Médard IKOUNGA ,
Maryvonne RAVENEAU, qui a perdu son mari Georges RAVENEAU,
Marijo MILASSEAU et François RAVENEAU, qui ont perdu leur frère Georges RAVENEAU,
Michèle BASCHUNG, qui a perdu son mari Jean-Pierre BASCHUNG,
Romain RENAUDAT qui a perdu son père Jacques RENAUDAT …
… et les 330 membres des familles du DC 10 que nous représentons,

et des associations UT772 et S.O.S. ATTENTATS ( www.sos-attentats.org )


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