Les 21 et 22 octobre 2002, une commission mixte franco-libyenne
se tient à Paris, présidée par les Ministres
des Affaires Étrangères français et libyen, MM. Dominique
de VILLEPIN et Abdelraman Mohamed CHALGHAM.
La normalisation jusqu’ici discrète des
relations entre la France et la Libye est maintenant officielle.
Les familles du DC 10 UTA sont choquées par la
tenue de cette réunion à Paris alors que les auteurs
de l’attentat sont toujours en liberté.
Nous rappelons que le 19 septembre 1989, une bombe explosait à
bord du DC 10 de la compagnie française UTA assurant le vol UT772
Brazzaville-Paris via N’djamena, à l’instigation des
services secrets libyens.
170 innocents dont de nombreux enfants, ont péri
brutalement.
Des familles entières ont été meurtries : 13 ans
après les faits nous n’avons toujours pas pu faire le deuil
de nos proches, d’autant plus qu’il n’y a eu ni véritable
reconnaissance, ni véritable réparation.
C'est l’attentat le plus meurtrier perpétré
contre la France. Il reste impuni.
6 hauts responsables des services secrets ou de la diplomatie
libyenne, dont le beau-frère de Kadhafi, Abdallah Senoussi,
ont été condamnés à une peine
de prison à perpétuité par la Cour d'Assises de Paris,
lors d'un procès par contumace en 1999. Un mandat d'arrêt
international a été délivré contre eux.
La décision pénale de la cour d'assise a été
rendue, elle n’a pas été exécutée.
Nous voulons que la Libye assume ses responsabilités dans cet acte
de terrorisme et prenne en compte nos morts et les souffrances psychologiques
et matérielles crées dans nos familles par leur disparition.
Après le choc de l’attentat, la longue et pénible
enquête, la frustration d’un procès par contumace et
une décision de justice non suivie d’effets, la venue
officielle en France d’un ministre libyen et de sa délégation
est ressentie comme une provocation insupportable.
Cet attentat ne visait pas nos proches, mais la France et son gouvernement.
La diplomatie française devra s’en souvenir et profiter de
cette commission mixte pour faire entendre notre douleur, nos attentes
et exiger de la Libye qu’elle fasse le nécessaire pour que
ce crime ne reste pas impuni plus longtemps.
La normalisation des relations franco-libyennes ne pourra pas se faire
sans prendre en considération le sort des 170 familles détruites
par cet attentat.
Les familles du DC 10 en colère se rassembleront le 21
octobre 2002 à 11 h devant le Quai d’Orsay,
côté Esplanade des Invalides. Une longue banderole sur laquelle
seront inscrits les 170 noms des victimes sera déroulée
et ces noms seront solennellement lus par les proches et les enfants des
disparus.
Nous appelons tous ceux qui sont choqués par cette visite officielle
et qui veulent nous exprimer leur solidarité, à se joindre
à nous.
Guillaume DENOIX de SAINT MARC, qui a perdu son père Jean-Henri
DENOIX de SAINT MARC,
Liliane et Danièle KLEIN et Françoise TENENBAUM, qui ont
perdu leur fils et frère Jean-Pierre KLEIN,
Elvire et Robert BRAZZA, qui ont perdu leur frère Gérard
BRAZZA,
Brigitte MORET, qui a perdu sa sœur Nicole DEBLICKER,
Caroline BRICOUT, qui a perdu son mari Alain BRICOUT,
Alfonsine MAFOUTA, qui a perdu son fils Lié Médard IKOUNGA
,
Maryvonne RAVENEAU, qui a perdu son mari Georges RAVENEAU,
Marijo MILASSEAU et François RAVENEAU, qui ont perdu leur frère
Georges RAVENEAU,
Michèle BASCHUNG, qui a perdu son mari Jean-Pierre BASCHUNG,
Romain RENAUDAT qui a perdu son père Jacques RENAUDAT …
… et les 330 membres des familles du DC 10 que nous représentons,
et des associations UT772 et S.O.S. ATTENTATS
( www.sos-attentats.org )
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