victimes attentat

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(Mercredi 16 octobre 2002)

Paris-Tripoli : retrouvailles controversées
Le chef de la diplomatie, Dominique de Villepin, attendu vendredi en Libye.

Depuis longtemps Paris et Tripoli ont discrètement renoué.
Mais la normalisation officielle de leurs relations sera consacrée par la visite de Dominique de Villepin vendredi en Libye, treize ans après l'attentat contre le DC 10 UTA - qui fit 170 morts au dessus du désert du Ténéré. Qu'il s'agisse d'une «escale» du chef de la diplomatie française sur le chemin du Sommet de la francophonie à Beyrouth ne change rien à l'affaire. Car cette «escale» précédera la première réunion depuis vingt ans de la commission mixte firanco-libyenne, qui se tiendra lundi à Paris en présence du chef de la diplomatie libyenne, Abdel Rahmane Chalgham. En mai dernier, la participation de Dominique de Villepin à

un sommet UE-Maghreb à Tripoli avait préparé le terrain à cette première visite bilatérale depuis la suspension, en 1999, de l'embargo de l'ONU. La reprise publique des relations avec le régime du Colonnel Kadhafi , accusé d'être derrière l'attentat du DC 10 et de l'avion de la Pan Am au-dessus de Lockerbie (270 morts en 1988), provoque évidemment la «colère» des familles des victimes. La cour d'assises de Paris avait condamné par contumace six Libyens, dont le beaufrère du «guide». Les victimes protesteront, lundi à 11 heures, devant le Quai d'Orsay, contre la venue à Paris du ministre libyen «alors que les auteurs de l'attentat sont toujours en liberté (...) et qu'il n'y a eu ni véritable reconnaissance ni véritable

réparation» (Tripoli aurait offert 10 millions de dollars pour chacune des victimes). Cette colère «face à la provocation insupportable de la visite d'un ministre libyen en France (...) après une décision de justice non suivie d'effets» pèse toutefois peu face à la volonté française de ne pas perdre le marche libyen. Surtcut au moment où Tripoli, au sortir de huit ans d'embargo de l'ONU, cherche à attirer les investisseurs étrangers. Signe des temps: Air Lib inaugurait la semaine dernière, la première liaison Paris-Tripoli, pendant que les échanges commerciaux avec la Libye doublaient entre 1999, année de levée de l'embargo, et 200l.
J.G.