victimes attentat

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(vendredi 18 octobre 2002, 21h56)

La normalisation des relations entre la France et la Libye se poursuit


TRIPOLI (AFP) - Le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin a obtenu vendredi à Tripoli l'assurance des autorités libyennes que les parents des victimes d'un attentat meurtrier contre un avion français il y a 13 ans seraient mieux indemnisés, selon des diplomates français.
M. de Villepin, qui faisait la première visite à caractère bilatéral d'un ministre français des Affaires étrangères en Libye depuis vingt ans, a rencontré pendant une heure à Tripoli le dirigeant libyen, le colonel Mouammar Kadhafi. Il a ensuite quitté la Libye, annulant une visite prévue au Liban, pour rentrer à Paris et suivre les progrès des négociations en cours sur l'Irak aux Nations unies.
Dans ce qui apparaît comme un progrès dans la poursuite de la normalisation des relations entre Tripoli et Paris, il a reçu des assurances du dirigeant libyen que Tripoli allait faire un geste à l'égard des ayants droit des passagers français d'un avion de la compagnie française UTA qui a explosé au-dessus du désert du Ténéré, au Niger, le 19 septembre 1989.
Cet attentat avait fait 170 morts --dont 53 Français-- de 17 nationalités différentes, et les services secrets libyens avaient été mis en cause aussi bien par Paris que par Washington.
L'enquête judiciaire en France avait conduit en mars 1999 à la condamnation par contumace devant la cour d'assises de Paris de six membres présumés des services secrets libyens, parmi lesquels Abdallah Senoussi, beau-frère du colonel Kadhafi, considéré comme le numéro deux du renseignement libyen.
"Les autorités libyennes ont indiqué être prêtes à envisager une indemnisation des victimes françaises qui n'auraient pas été indemnisées", a indiqué un diplomate français.
M. de Villepin a également reçu "des assurances que les autorités libyennes étaient prêtes à envisager des indemnisations supplémentaires dès qu'elles seraient décidées par la justice française".
Le ministre français dont la visite-éclair précède une réunion, lundi et mardi à Paris, de la commission mixte franco-libyenne destinée à revitaliser la coopération bilatérale, avait auparavant rencontré deux ministres.
Les familles françaises des victimes de l'attentat réclament que les coupables jugés par contumace à Paris purgent leur peine. Elles veulent aussi être dédommagés par Tripoli au même titre que les familles des victimes américaines et britanniques de l'attentat de Lockerbie (Ecosse) contre un avion de la Pan Am, qui avait fait 270 morts en 1988, à qui Tripoli promet 10 millions de dollars par victime.
Aux Etats-Unis sept familles de victimes américaines de l'attentat contre l'avion d'UTA ont récemment engagé, devant un tribunal fédéral de Washington, une action en justice contre la Libye et M. Kadhafi à qui ils réclament trois milliards de dollars de dommages et intérêts.
Avec le ministre libyen de l'Unité africaine, Abdessalam Triki, M. de Villepin a fait part de la volonté de la France de développer la concertation sur l'Afrique et le Proche-Orient notamment sur trois crises africaines en Côte d'Ivoire, au Tchad et en Centrafrique.
"Les points de vue de la France et de la Libye sont apparus assez proches sur ses trois dossiers", selon un diplomate dans l'entourage de M. de Villepin.
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