Il naura été commandant
de bord que quelques heures. Jean-Pierre Hennequin, copilote depuis
onze ans à UTA, marié et père de deux petites
filles, effectuait son vol inaugural lorsque le DC-10 a explosé
au-dessus du Niger, le 19 septembre 1989. Au total 170 personnes
ont péri dans cet attentat, à linstigation
des services secrets libyens (1).
Treize ans après, les parents du pilote, toujours installés
à Saint-Cyr-sur-Mer (Var), où il a été
enterré quatorze jours après le drame , continuent
avec les autres familles de victimes à suivre de près
lactualité internationale. Aussi sindignentils
aujourdhui de constater que les relations entre la France
et la Libye sont en voie de normalisation. Dominique de Villepin,
ministre des Affaires étrangères, sest en
effet rendu à Tripoli vendredi et recevra son homologue
libyen demain à Paris.
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«
Quoi quon fasse, cela ne nous rendra pas notre fils. Mais
comment supporter cette visite officielle alors que lattenta
du DC-10 reste impuni, que les auteurs, bien que condamnés
par la justice sont toujours en liberté ? »,
sindignent M.et Mme Hennequin. Comme eux toutes les familles
des victimes, ainsi que lassociation SOS-Attentats, appellent
à manifester demain lundi à 11 heures devant le quai
dOrsay. « Pour la Justice,
pour la solidarité à légard des victimes,
contre le terrorisme, contre la mémoire courte, contre ceux
qui veulent tourner la page ».
« Nous, on ne veut pas tourner
la page », insistent les parents de Jean-Pierre. Même
sils sont bien conscients que leur lutte est celle «
du port de terre contre le pot de fer », il assurent
quils continuerons à se battre
«
pour que les décision de justice soient appliquées
». |
Et les récentes indemnisations consenties
par les autorités libyennes aux familles des victimes «
uniquement celle qui sétaient constituées
partie civile »- natténuent en rien
leur détermination.
« Au contraire, cest une
nouvelle preuve de leur culpabilité », selon
M. Hennequin. « Aujourdhui,
notre action se situe sur un plan plus général poursuit
sa femme. Même si cest un vu pieux ».
Elle espère ainsi une «
modification des lois internationales qui permettrait de poursuivre
tous les auteurs dattentats »(2). Car au lendemain
du drame de Bali, et à lheure où des menaces
ne cessent de planer sur les Etats-Unis et la France, les époux
Hennquin savouent « très
pessimistes. Le terrorisme est une guerre moderne qui se généralisera,
estiment-ils. Et qui est particulièrement difficile à
prévenir ».
A.T.
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M. et Mme Hennequin se battent deouis
treize ans pour que justice soit faite.
(Photo Dominique Leriche)
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(1) Le 10 mars 1999, soit presque 10 ans après l'attentat,
la Cour d'assises de Paris a rendu un arrêt par contumace
condamnant six hauts fonctionnaires libyens à des peines
de prison à perpétuité, dont le beau-frère
du colonel Kadhafi. En liberté dans leur pays, ils sont
sous le coup de mandats d'arrêts internationaux jusqu'en
2019.
(2) Le 16 juin 1999, l'association SOS Attentas a déposé
une plainte contre Muammar Kadhafi pour sa complicité dans
l'assassinat de 170 personnes. Le 13 mars 2001, les magistrats
de la Cour de cassation ont admis l'immunité d'un chef
d'Etat en exercice quelle que soit la gravité du fait commis.
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