PARIS (AFP) - Des proches de victimes de l'attentat du DC 10 d'UTA
se sont rassemblés lundi matin près du Quai d'Orsay
à Paris pour protester contre la tenue ce jour dans la capitale
d'une "commission mixte franco-libyenne".
Cent cinquante personnes, selon la police et les organisateurs,
se sont retrouvées sur l'esplanade des Invalides, où
elles ont déployé une banderole de 10 mètres
avec la liste des noms des victimes.
Au même moment, les ministres français et libyen des
Affaires étrangères ouvraient les travaux de la commission
mixte franco-libyenne, qui ne s'était pas réunie depuis
vingt ans, nouvelle étape dans le rapprochement entre les
deux pays.
En 1989, 170 personnes avaient trouvé la mort, dont 53 Français,
dans l'explosion d'un avion de la compagnie française UTA.
Six fonctionnaires libyens avaient été condamnés
par contumace en mars 1999 par la cour d'assises de Paris pour leur
responsabilité.
Parmi les manifestants, munis de pancartes exigeant "l'exécution
de toutes les peines", certains étaient venus d'Italie
et de Grande-Bretagne. Une personne qui a perdu six membres de sa
famille avait fait le déplacement du Cameroun, a expliqué
à l'AFP Guillaume Denoix de Saint Marc, porte-parole des
parents des victimes.
Des textes ont été lus, de proches se disant "choqués"
par la venue de responsables libyens en France et "le côté
officiel de ces relations alors que le dossier du DC 10 n'est pas
clos", a-t-il ajouté.
Les familles demandent que les six fonctionnaires libyens condamnés
en mars 1999 purgent leur peine, ou viennent répondre de
leurs actes dans un procès contradictoire et non par contumace.
M. de Saint Marc suggère en outre l'idée d'une "indemnité
compensatrice qui soit symboliquement la condamnation de la Libye".
Autant d'avancées qui "nous permettraient de commencer
le deuil", a-t-il dit.
Une partie des manifestants devait se rendre en début d'après-midi
avenue Kléber, où sont réunis les représentants
français et libyens. |