victimes attentat

victimes attentat
(lundi 21 octobre 2002, 14h56)

DC-10 d'UTA: manifestation des familles sur fond de commission mixte franco-libyenne

PARIS (AP) - Plusieurs dizaines de parents et proches des victimes de l'attentat perpétré en 1989 contre un DC-10 de la compagnie UTA se sont rassemblés lundi sur l'Esplanade des Invalides à Paris. Il s'agissait pour eux de rendre un nouvel hommage aux 170 morts et de dénoncer la présence en France du chef de la diplomatie libyenne, Abdel Rahmane Chalgham.
M. Chalgham préside avec son homologue français Dominique de Villepin la commission mixte franco-libyenne réunie lundi et mardi à Paris. Cette réunion, qui fait suite à une visite du ministre français à Tripoli le 18 octobre, vise à "fixer les priorités de notre coopération pour les deux ou trois ans à venir", précisait-on au Quai d'Orsay.
Il devait aussi être question des "suites de l'affaire UTA", alors que six Libyens condamnés par la justice française pour leur implication dans l'attentat sont toujours en liberté.
Parallèlement à ces discussions, la manifestation des familles a pris la forme d'une procession silencieuse entre le terminal Air France des Invalides et l'Esplanade. Sous une pluie fine, une banderole d'une dizaine de mètres portant les noms des 170 victimes, de 17 nationalités, a été dévoilée et dressée sur un échafaudage.
Au cours de ce rassemblement, empreint d'une forte émotion, plusieurs participants arboraient des portrait de victimes. Sur le sol, un autel avait été installé avec une maquette de DC-10 et une pièce de l'appareil retrouvée dans le désert du Ténéré. Plusieurs personnes ont pris la parole pour évoquer la mémoire des défunts, parfois sous la forme de poèmes, mais aussi pour protester contre le fait que l'attentat reste à ce jour impuni.
"On trouve ça odieux que les relations diplomatiques, politiques et économiques reprennent alors que l'affaire du DC-10 n'est pas résolue pour les victimes", a martelé Guillaume Denoix de Saint-Marc au nom de l'Association des familles du DC-10 d'UTA en colère. "Nous sommes rassemblés ici parce que ça fait treize ans que nous sommes en deuil et que nous n'avons pas terminé ce deuil, simplement parce que les peines n'ont pas été exécutées."
Egalement présente, Françoise Rudetzki, la présidente de SOS Attentats, a reproché à Paris de se préoccuper davantage de ses relations avec Tripoli que des familles des victimes. "Puisque nous ne pouvons pas obtenir justice en France, nous avons fait déposer plainte par les sept familles américaines à la Cour fédérale de Washington", a-t-elle déclaré. "Plainte contre Kadhafi, contre l'Etat libyen qui est un Etat terroriste et contre les six condamnés par la cour d'assises française, qui se promènent en liberté en Libye."
Des représentants de l'Union des navigants de l'aviation civile (UNAC) ont eux aussi pris part à ce rassemblement, qui a longé le Quai d'Orsay sans incident.
Le DC-10 d'UTA, qui reliait Paris à Brazzaville, avait explosé le 19 septembre 1989 au-dessus du désert du Ténéré. La catastrophe avait entraîné des sanctions économiques des Nations unies contre la Libye, soupçonnée d'être à l'origine de l'attentat.
Le 10 mars 1999, la cour d'assises de Paris a condamné par contumace six hauts fonctionnaires libyens, parmi lesquels Abdallah Senoussi, beau-frère de Moammar Kadhafi, à la réclusion criminelle à perpétuité pour leur participation à l'attentat. AP
tl/div
Retour au menu presse 2002