Des proches de victimes de l'attentat
du DC 10 d'UTA se sont rassemblés
hier matin près du Quai d'Orsay à
Paris pour protester contre la tenue
dans la capitale d'une « commission
mixte franco-libyenne ». Cent cin-
quante personnes, selon la police et
les organisateurs, se sont retrouvées sur
l'esplanade des Invalides, où elles ont déployé
une banderole au moment où les ministres français
et libyen des Affaires étrangères ouvraient leurs
travaux, nouvelle étape dans le rapprochement entre les
deux pays.
En 1980, 170 personnes avaient trouvé la mort, dont 53
Français, dans l'explosion d'un avion de la compagnie française
UTA. Six fonctionnaires libyens avaient été condamnés
par contumace en mars 1999 par la cour d'assises de Paris pour
leur responsabilité.
Parmi les manifestants, munis de pancartes exigeant « l'exécution
de toutes les peines », certains étaient
venus d'Italie et de Grande-Bretagne.
Une personne qui a perdu six membres de sa famille avait fait
le déplacement du Cameroun.
Des textes ont été lus, de proches se disant «
choqués » par la venue de responsables libyens en
France et « le côté officiel de ces relations
alors que le dossier, du DC 10 n'est pas clos ».
Les familles demandent que les six fonctionnaires libyens condamnés
en mars
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1999 purgent leur peine, ou viennent répondre
de leurs actes dans un procès contradictoire et non, par
contumace.
M. de Saint Marc suggère en outre l'idée d'une «
indemnité compensatrice qui soit symboliquement la condamnation
de la Libye ». Autant d'avancées qui « nous
permettraient de commencer le deuil », a-t-il dit.
Première réunion depuis vingt ans
La réunion d'hier était la première depuis
vingt ans d'une Commission mixte fixant les grandes lignes de
la coopération bilatérale. Les travaux de la Commission,
qui s'achèveront aujourd'hui, ont été ouverts
au Centre des conférences internationales par les ministres
des Affaires étrangères des deux pays, Domi-. nique
de Villepin et Abdel Rahmane Chagham.
« Nous sommes engagés dans la définition d'une
relation que nous voulons marquer du sceau du dialogue, après
une longue période de crise et d'incompréhension,
pour surmonter avec responsabilité et lucidité les
épreuves du passé », a déclaré
M. de Villepin.
Cette commission avait été suspendue voicideux décennies
en raison notamment des conflits au Tchad, de l'attentat contre
l'avion d'UTA et de l'implication de la Libye dans des activités
terroristes qui
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provoquèrent la mise en place jusqu'en
1999 d'un embargo de l'ONU
Le rapprochement avait été scellé par une
visite Vendredi de M. de Villepin.
Composée en fait de deux commissions, chargées respectivement
de la coopération dans les domaines culturel, scientifique
et technique et en matière économique, la Commission
mixte composée d'une vingtaine de diplomates et d'experts
de chaque pays doit déterminer les grands axes de la coopération
pour les deux ou trois prochaines années.
Plusieurs secteurs de coopération ont déjà
été dégagés tels que l'université
et l'enseignement du français, l'eau et l'environnement,
la valorisation du patrimoine naturel et archéoldgique
et le tourisme.
Riche pays pétrolier, la Libye recherche aussi des investisseurs
pour développer ses infrastructures, notamment dans le
tourisme et souhaite accroitre ses échanges commerciaux
avec la France, Avec plus d'un milliard d'euros, ceux-ci ont presque
doublé l'an dernier par rapport à l'année
précédente mais la France arrive encore loin derrière
l'Italie et l'Allemagne, principaux partenaires économiques
de Tripoli.
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