GENEVE (AP) - La Commission des
droits de l'Homme de l'ONU a élu lundi à sa présidence
une diplomate libyenne, malgré les objections des Etats-Unis
et d'autres pays occidentaux qui dénoncent la situation des
libertés civiques dans le pays et son soutien au terrorisme.
Au cours d'un vote à bulletin secret, 33 pays ont soutenu
la candidature de l'ambassadrice libyenne Najat Al-Hadjaji pour
un an à la tête de l'organisation onusienne qui compte
53 membres. Trois pays ont voté contre et 17 se sont abstenus.
Après le scrutin, l'ambassadeur américain Kevin Moley
a fait part devant les journalistes de sa "grande déception".
"Le gouvernement libyen continue de commettre de graves atteintes
aux droits de l'Homme", a-t-il indiqué. "Un pays
avec un tel passif ne mérite pas" d'exercer une telle
responsabilité.
"Nous regrettons que d'autres membres de la Commission ne se
soient pas joints à nous aujourd'hui pour envoyer un message
clair à Libye: ceux qui violent les droits de l'Homme ne
sont pas en mesure d'occuper des positions d'autorité morale
ou politique dans le système des Nations unies", a-t-il
ajouté.
Si les Européens ont déploré cette nomination,
ils ont choisi de s'abstenir plutôt que de bloquer l'élection
de la Libye. Des diplomates ont expliqué que l'Europe ne
voulait pas exclure les pays africains et les pays en développement
et ainsi éviter d'empoisonner l'atmosphère de la commission.
L'Union africaine avait décidé lors d'un sommet l'année
dernière de nommer la Libye à l'instigation de colonel
Moammar Kadhafi. Mme Al-Hadjaji a indiqué qu'elle chercherait
à travailler honnêtement malgré les remous diplomatiques
provoqués par ce vote. "Je serai en position de coopérer
avec tous les membres de la commission", a-t-elle déclaré.
Déjà vice-présidente de la Commission par le
passé, la représentante libyenne avait fait preuve
d'impartialité, ont assuré des diplomates occidentaux.
AP
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