victimes attentat

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(Mardi 21 janvier 2003)

L'Afrique se soude derrière la Libye.

DIPLOMATIE.
La Libye a été élue hier à la présidence de la Commission des droits de l'homme de l'ONU, grâce au soutien des pays africains.

La Libye a qualifié de « victoire éclatante » son élection, hier, à la présidence de la Commission des droits de l'homme (CDH) de l'ONU, malgré l'opposition des Etats-Unis. « C'est une victoire éclatante qui a rendu leurs droits aux peuples opprimés », a déclaré à l'Agence France Presse le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Hassouna al-Chaouch. Cette élection, à l'issue d'un vote demandé par les Etats-Unis, représente une « reconnaissance mondiale historique du dossier vierge de la Libye dans le domaine des droits de l'homme », a-t-il ajouté.

Mme Najat Al-Hajjaji, ambassadeur de Libye auprès des Nations unies à Genève, a été élue par 33 voix pour présider la 59e session de la Commission. Trois Etats ont voté contre cette candidature, 17 se sont abstenus. La Commission compte 53 Etats membres. La Libye avait été proposée par le groupe des pays africains. Chaque année, la présidence tournante est assurée par l'un des cinq groupes géographiques qui composent la Commission.
La Libye a exercé des pressions au plus haut niveau

Pour 2003, c'était au tour de l'Afrique de choisir le président. La présidence du Bureau de la CDH est notamment chargée de diriger les travaux de la session annuelle unique de la Commission qui se tient au printemps à Genève _ cette année du 17 mars au 25 avril _, afin d'examiner l'état des droits de l'homme dans le monde.
Les Etats-Unis se sont vivement opposés au choix d'un pays connu, selon eux, pour violer les droits de l'homme et soutenir des actions terroristes. Ils accusent notamment la Libye d'avoir soutenu l'attentat terroriste de décembre 1988, contre un Boeing de la Pan Am au-dessus du village écossais de Lockerbie, qui avait provoqué la mort de 270 personnes. Ils ont exigé un vote, alors que traditionnellement la désignation se fait par acclamation.
L'Algérie et la Libye briguaient le poste, selon une source diplomatique, mais les autorités libyennes, au plus haut niveau, ont fait pression pour accéder à cette présidence, dans le cadre d'une initiative de retour sur la scène diplomatique. Tripoli souhaiterait également siéger l'an prochain au Conseil de sécurité de l'ONU.
Plusieurs pays ont déjà réussi à éviter une condamnation

Les ONG de défense des droits de l'homme ont également critiqué l'élection de la Libye à la présidence de la Commission des droits de l'homme, en défendant l'idée que des critères de sélection devraient être imposés aux Etats afin de barrer l'accès de la Commission aux pays violant les droits de l'homme. Sur les 53 membres de la CDH, deux douzaines ne devraient pas y siéger, estime de son côté le directeur exécutif d'Human Right Watch (HRW), Kenneth Roth. L'an dernier, lors de la 58e session, Amnesty International, la Fédération internationale des ligues de défense des droits de l'homme (Fidh) et HRW avaient vivement critiqué la coalition de plusieurs pays africains et asiatiques volant au secours de pays menacés par une condamnation de la CDH et qui, de fait, y échappèrent. La Fidh avait dénoncé dans cette session « un chèque en blanc aux oppresseurs », désignant notamment l'Iran, la Russie en Tchétchénie, le Zimbabwe et la Guinée équatoriale. Les Etats africains s'y étaient distingués « par des positions auto-protectrices au nom d'une solidarité régionale à visées exclusivement politiques », avait-elle affirmé. (AFP)