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(Jeudi 24 janvier 2003)

M. Pinte (UMP) interpelle M. de Villepin sur la Libye

Pour Etienne Pinte, député (UMP) des Yvelines et maire de Versailles, les droits de l'homme ne sont pas négociables. Juste avant l'ouverture de la cérémonie franco-allemande de commémoration du 40e anniversaire du traité de l'Elysée, mercredi 22 janvier, dans sa ville, M. Pinte a interpellé en privé le ministre des affaires étrangères, Dominique de Villepin : l'abstention de la France dans l'élection de l'ambassadrice libyenne, Najat Al-Hajjaji, à la présidence de la commission des droits de l'homme de l'ONU, "pose un problème de morale et de conscience", lui a-t-il dit. "Cette décision m'a profondément choqué. La Libye n'est certainement pas un exemple de défense des droits de l'homme", a-t-il fait valoir. "Dominique de Villepin m'a dit qu'il s'en expliquerait devant la représentation nationale", a raconté au Monde M. Pinte, après avoir également protesté contre la réponse "notoirement insuffisante"de Pierre-André Wiltzer, ministre délégué à la coopération et à la francophonie, mardi, à l'Assemblée nationale.
"La France semblait se cacher derrière les positions de l'Europe. Sur un problème aussi essentiel, si notre conception est différente de celle de la majorité des pays européens, il faut savoir afficher nos convictions", estime ce député atypique, qui a notamment réclamé l'abolition de la double peine. M. de Villepin lui a expliqué que la représentante libyenne était un choix des pays d'Afrique et que "la France n'avait pas pu faire autrement que de s'abstenir". "Que la France ne veuille pas se couper des pays africains, je le comprends, mais alors que veulent dire les principes ?, s'interroge M. Pinte. Puisqu'il ne peut pas y avoir deux définitions des droits de l'homme, cela signifie que nous ne sommes pas parvenus à faire adhérer les pays africains à une conception universelle. C'est un échec pour nous."

Béatrice Gurrey
o ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 24.01.03
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