Paris n'a toujours pas digéré, mais alors pas du
tout, la nomination, en décembre 2002, d'Abdallah Senoussi
à la tête des services de renseignements militaires
libyens (J.A.I. n° 2187 et n° 2188). La responsabilité
du beau-frère de Mouammar Kaddafi dans l'attentat contre
un appareil de la compagnie UTA, en septembre 1989, a en effet
été établie par la justice française,
et un mandat d'arrêt international délivré
contre lui. La Libye ayant accepté de verser un dédommagement
financier aux familles de victimes (lesquelles continuent de réclamer
l'inculpation du Guide de la Jamahiriya), la coopération
entre les deux pays avait peu à peu repris. Mais Paris
et Tripoli s'étaient secrètement mis d'accord pour
que Senoussi soit à l'avenir privé de toute responsabilité
officielle.
Après la rupture de ce pacte, les Français ont menacé
de geler la coopération, et Kaddafi a dû dépêcher
Béchir Salah, son directeur de cabinet, à Paris.
Celui-ci a expliqué, sans convaincre ses interlocuteurs,
que la nomination de Senoussi n'était que provisoire et
se justifiait par les nécessités de la lutte contre
l'opposition islamiste armée. Ali Abdessalem Treiki, le
ministre libyen des Affaires africaines, reviendra sans doute
à la charge lors du sommet franco-africain de Paris (19-21
février).
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