victimes attentat

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(Mardi 30 avril 2003, 12h00)

Lockerbie: Londres n'as pas reçu de confirmation par voie diplomatique

Londres n'a pas reçu de confirmation officielle que la Libye acceptait d'assumer en partie la responsabilité civile de l'attentat de Lockerbie (1988), mais "saluerait l'application par la Libye des résolutions de l'Onu", a déclaré mardi à l'AFP une porte-parole du Foreign Office.

"J'ai vu l'information donnée par l'AFP mais nous n'avons pas eu de confirmation par voie diplomatique", a-t-elle affirmé.

"Evidemment, nous saluerions le fait que la Libye remplisse les conditions posées par les résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu et nous attendons avec impatience de reprendre notre dialogue avec les Libyens à la lumière de ces commentaires", a-t-elle poursuivi.

Les résolutions de l'Onu prévoient que "les Libyens, en tant qu'Etat, reconnaissent leur responsabilité pour l'action d'Abdel Basset Ali al-Megrahi et payent des indemnités", a expliqué la porte-parole du Foreign Office.

Abdel Basset Ali al-Megrahi purge une peine de prison à vie en Ecosse pour l'attentat qui a fait 270 morts le 21 décembre 1988, lorsqu'un avion de la PanAm a explosé en vol au-dessus de Lockerbie, tuant 259 passagers et 11 personnes au sol. Officiellement, la Libye n'a jamais formellement reconnu l'attentat attribué aux services secrets libyens.

"Si c'est vrai, c'est une étape, une importante étape, d'un long voyage sur lequel les parents (des victimes) n'ont eu absolument aucun contrôle", a commenté pour sa part David Ben Aryeah, porte-parole de l'association des Victimes de Lockerbie, présidée par Jim Swire.

"Le fait que des conditions soient liées au paiement de toute indemnité aux familles des victimes est très contrariant, particulièrement après avoir entendu le ministre des Affaires étrangères britannique Jack Straw dire aux familles que les compensations n'étaient pas une question politique", a-t-il dénoncé.

"Les familles sont seulement des êtres humains qui ont vu leurs espoirs éveillés puis brisés à de nombreuses reprises" concernant d'éventuels dédommagements de la Libye, a-t-il souligné.

Plus tôt à Tripoli, le ministre libyen des Affaires étrangères Abdel Rahmane Chalgham avait affirmé que la Libye acceptait d'assumer une part de la responsabilité civile de l'attentat, proposant un dédommagement rapide à hauteur de 10 millions de dollars (9 millions d'euros) par famille de victimes.

"Mon pays a accepté de prendre sa responsabilité civile pour les actions de ses fonctionnaires dans l'affaire de Lockerbie, conformément (...) à l'accord conclu en mars à Londres entre les responsables libyens, américains et britanniques", avait-il déclaré.

Le 12 mars, des responsables américains avaient annoncé que la Libye avait accepté d'assumer une part de responsabilité, même limitée, dans l'attentat de Lockerbie, ce qu'elle avait jusque-là refusé, et de verser 2,7 milliards de dollars de dommages-intérêts aux familles des victimes, comme elle l'avait déjà proposé.

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