Londres n'a pas reçu
de confirmation officielle que la Libye acceptait d'assumer en
partie la responsabilité civile de l'attentat de Lockerbie
(1988), mais "saluerait l'application par la Libye des résolutions
de l'Onu", a déclaré mardi à l'AFP une
porte-parole du Foreign Office.
"J'ai vu l'information donnée par l'AFP mais nous
n'avons pas eu de confirmation par voie diplomatique", a-t-elle
affirmé.
"Evidemment, nous saluerions le fait que la Libye remplisse
les conditions posées par les résolutions du Conseil
de sécurité de l'Onu et nous attendons avec impatience
de reprendre notre dialogue avec les Libyens à la lumière
de ces commentaires", a-t-elle poursuivi.
Les résolutions de l'Onu prévoient que "les
Libyens, en tant qu'Etat, reconnaissent leur responsabilité
pour l'action d'Abdel Basset Ali al-Megrahi et payent des indemnités",
a expliqué la porte-parole du Foreign Office.
Abdel Basset Ali al-Megrahi purge une peine de prison à
vie en Ecosse pour l'attentat qui a fait 270 morts le 21 décembre
1988, lorsqu'un avion de la PanAm a explosé en vol au-dessus
de Lockerbie, tuant 259 passagers et 11 personnes au sol. Officiellement,
la Libye n'a jamais formellement reconnu l'attentat attribué
aux services secrets libyens.
"Si c'est vrai, c'est une étape, une importante étape,
d'un long voyage sur lequel les parents (des victimes) n'ont eu
absolument aucun contrôle", a commenté pour
sa part David Ben Aryeah, porte-parole de l'association des Victimes
de Lockerbie, présidée par Jim Swire.
"Le fait que des conditions soient liées au paiement
de toute indemnité aux familles des victimes est très
contrariant, particulièrement après avoir entendu
le ministre des Affaires étrangères britannique
Jack Straw dire aux familles que les compensations n'étaient
pas une question politique", a-t-il dénoncé.
"Les familles sont seulement des êtres humains qui
ont vu leurs espoirs éveillés puis brisés
à de nombreuses reprises" concernant d'éventuels
dédommagements de la Libye, a-t-il souligné.
Plus tôt à Tripoli, le ministre libyen des Affaires
étrangères Abdel Rahmane Chalgham avait affirmé
que la Libye acceptait d'assumer une part de la responsabilité
civile de l'attentat, proposant un dédommagement rapide
à hauteur de 10 millions de dollars (9 millions d'euros)
par famille de victimes.
"Mon pays a accepté de prendre sa responsabilité
civile pour les actions de ses fonctionnaires dans l'affaire de
Lockerbie, conformément (...) à l'accord conclu
en mars à Londres entre les responsables libyens, américains
et britanniques", avait-il déclaré.
Le 12 mars, des responsables américains avaient annoncé
que la Libye avait accepté d'assumer une part de responsabilité,
même limitée, dans l'attentat de Lockerbie, ce qu'elle
avait jusque-là refusé, et de verser 2,7 milliards
de dollars de dommages-intérêts aux familles des
victimes, comme elle l'avait déjà proposé.
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