Les familles de victimes de
l'attentat du DC-10 d'UTA en 1989 au-dessus du Niger ont jugé
"inacceptable" la différence de traitement réservé
par la Libye entre elles et les familles de victimes de l'attentat
de Lockerbie (1988), dans un communiqué adressé
mercredi à l'AFP.
Le ministre libyen des Affaires étrangères Abdel
Rahmane Chalgham a annoncé mardi que son pays acceptait
de prendre sa responsabilité civile dans l'attentat de
Lockerbie, en Ecosse, qui avait fait 270 morts et proposait un
dédommagement de 10 millions de dollars par famille.
"Nous soutenons les familles de l'attentat de Lockerbie qui
arrivent enfin au bout de leur lutte. Mais cette différence
est inacceptable, et les familles du DC10 UTA
ne l'accepteront pas!", précise le communiqué
des "familles de l'attentat du DC10 UTA en colère".
Joint par l'AFP, Guillaume Denoix de Saint Marc, fils de l'une
des victimes, a rappelé que le montant du dédommagement
au titre du préjudice moral pour les familles des victimes
du DC10 était compris entre 3.000 et 30.000 euros, selon
le lien de parenté.
L'explosion de l'appareil de la compagnie française UTA,
qui reliait Brazzaville à Paris, au-dessus du désert
du Ténéré le 19 septembre 1989, avait tué
170 passagers et membres d'équipage de 17 nationalités.
"Notre première revendication, c'est un nouveau procès,
à défaut, que la condamnation par contumace de six
membres présumés des services secrets libyens soit
appliquée et en dernier ressort une indemnisation comparable
à celle proposée aux familles de Lockerbie",
a affirmé M. Denoix de Saint Marc.
L'enquête judiciaire en France avait conduit en mars 1999
à la condamnation par contumace devant la cour d'assises
de Paris de six membres présumés des services secrets
libyens, parmi lesquels Abdallah Senoussi, beau-frère du
colonel Kadhafi, considéré comme le numéro
deux du renseignement libyen.
Trois mois plus tard, l'association française SOS-Attentats
et des parents de victimes avaient déposé plainte
contre le président Kadhafi.
En mars 2001, la Cour de cassation estimait qu'il n'y avait pas
lieu de poursuivre le chef de la révolution libyenne au
regard des principes généraux du droit international
"qui s'opposent à ce qu'un chef d'Etat en exercice
puisse (...) faire l'objet de poursuites pénales dans un
pays étranger".
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