Dans une
déclaration faite par Mohammed Abderrahmane Chalgam, ministre
Affaires étrangères, la Libye vient d’accepter
sa responsabilité civile dans l’attentat de Lockerbie
en 1988. Ce dernier a également assuré que son pays
allait approvisionner un fonds d'indemnisation des familles des
victimes.
La Libye s'est engagée à verser 10 millions de
dollars d'indemnité à chaque victime de l'attentat
de Lockerbie lequel fit 270 morts dont 259 passagers, pour la
plupart américains.
Le communiqué de la Libye contraste avec le silence des
autorités congolaises qui se désintéressent
totalement du dossier de l’attentat du DC-10 d’UTA
au-dessus du Ténéré (Niger) en 1989, alors
que la plupart des victimes étaient congolaises.
Là où chaque famille de victime de l’attentat
de Lockerbie touchera plus de 6 milliards de F. CFA, les familles
congolaises devront se contenter chacune au maximum de 30.000
dollars (environ 20 millions de F. CFA).
D’où la colère de l'association des
familles de l'attentat du DC10 UTA, qui, tout en se félicitant
de l’aboutissement de la procédure de Lockerbie s'indigne
de la différence de traitement entre les deux affaires.
Il est vrai que dans un cas on a assisté à un procès
contradictoire, avec une reconnaissance des faits, alors que dans
l’autre cas les familles congolaises et françaises
ont dû se contenter d'un procès par contumace.
N’empêche qu’il convient de s’étonner
du mutisme et de la surdité des autorités politiques
congolaises. Mais visiblement ces dernières sont plus préoccupées
par leur propre survie politique menacée en ce moment par
les
« dommages irréparables » infligés selon
elles par la France dans l’affaire des « disparus
du Beach », que par la défense des intérêts
de pauvres gens.
Nika Mabiala
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