Chacune des familles
des victimes de l'attentat de Lockerbie va recevoir 10 millions
de dollars. Celles de l'attentat du DC 10 d'UTA attendent toujours.
NANCY. L'annonce
du versement par la Libye d'une indemnité de 10 millions
de dollars par victime de l'attentat de Lockerbie fait réagir
les familles des victimes de l'attentat du DC 10 d'UTA qui, le 19
septembre 1989, avait fait 170 morts de 17 nationalités au-dessus
du désert du Ténéré.
Membres pour la plupart de SOS Attentats,
présidée par Françoise Rudetzki, 480 personnes,
représentant 83 victimes, se sont regroupées, pour
l'occasion, autour de Guillaume Denoix de Saint-Marc qui a perdu
son père dans le crash, pour dire leur émoi face à
ce traitement par trop inégal d'un semblable acte criminel.
Dix millions de dollars d'indemnités
par victime quand une bombe frappe un avion américain et
seulement de 3 à 30.000 euros pour la famille des victimes
quand l'avion est français : « Cette différence
est inacceptable ».
Mais, au-delà du montant
des indemnités, les familles n'arrivent pas à faire
leur deuil, dans la mesure où les coupables courent toujours
et ont même eu droit à des remerciements sous forme
de maisons de la part des autorités libyennes.
La Nancéienne Françoise
Tenenbaum, soeur de Jean-Pierre Klein, qui avait trouvé la
mort dans le DC 10, rappelle qu'un procès a eu lieu par contumace.
« La Libye a bien été reconnue comme commanditaire
et nous avons été autorisés à poursuivre
Kadhafi. Or, le 13 mars 2001, la Cour de cassation a annulé
la décision de justice, en raison de l'immunité présidentielle
protégeant le chef de l'état libyen. SOS Attentats
a engagé une action devant la Cour européenne des
Droits de l'Homme, mais on risque d'attendre encore longtemps. »Françoise
Tenenbaum souligne aussi : « Dans cet attentat, c'est
l'Etat français qui était visé. Or, si les
ministres participent bien aux commémorations, on ne se sent
pas soutenus. Nous avons d'ailleurs violemment réagi, en
octobre 2002, à la suite de la réception par le ministre
français des Affaires étrangères de hauts dignitaires
libyens ».
A ce jour, dans l'attentat du DC
10, seules ont été indemnisées les familles
des victimes qui se sont porté partie civile au regard du
droit français.
Un pays d'Afrique noire a reçu
de l'argent de la Libye pour le transmettre aux familles de ses
nationaux, mais les sommes n'ont toujours pas été
perçues par les ayants droit.
D. H.
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