victimes attentat

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(Mercredi 7 mai 2003)

TERRORISME
La Libye rouvre les plaies de l'affaire du DC 10

Jean-Marc Leclerc

Dix millions de dollars ! La somme a été promise par Tripoli, il y a une semaine à peine, à chacune des familles de victimes de l'attentat qui fit 270 morts dans un avion américain, le 21 décembre 1988, au-dessus de Lockerbie (Ecosse). Il n'en fallait pas plus pour susciter la colère des familles des victimes d'un autre acte terroriste attribué au colonel Kadhafi : celui qui fit 170 morts dans un DC 10 d'UTA, le 19 septembre 1989, au-dessus du désert du Ténéré (Niger). Dans ce dossier instruit et jugé à Paris, les indemnités allouées par Tripoli n'ont pas dépassé 30 000 euros par famille. «Une mascarade diplomatique et judiciaire !», proteste Françoise Rudetski, la présidente de SOS-Attentats.

Le 13 mars 2001, dans l'affaire du DC 10, la Cour de cassation avait rejeté les poursuites contre Kadhafi, arguant de l'immunité d'un chef d'Etat en exercice, «quelle que soit la gravité du crime commis». Le 11 septembre 2001, SOS-Attentats a saisi la Cour européenne des droits de l'homme pour «déni de justice». Elle soutient aussi la plainte contre la Libye déposée par les familles de sept victimes américaines du DC 10 devant la Cour fédérale des États-Unis, à Washington, en octobre 2002.

Le 30 avril dernier, Dominique de Villepin, le ministre français des Affaires étrangères, a affirmé : «La France a à coeur d'apporter son soutien pour que» l'indemnisation des familles des victimes du DC 10 d'UTA «ait lieu». Il a aussi souligné que «les arbitrages sont faits dans un cadre judiciaire».

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