Jean-Marc Leclerc Dix
millions de dollars ! La somme a été promise par
Tripoli, il y a une semaine à peine, à chacune des
familles de victimes de l'attentat qui fit 270 morts dans un avion
américain, le 21 décembre 1988, au-dessus de Lockerbie
(Ecosse). Il n'en fallait pas plus pour susciter la colère
des familles des victimes d'un autre acte terroriste attribué
au colonel Kadhafi : celui qui fit 170 morts dans un DC 10 d'UTA,
le 19 septembre 1989, au-dessus du désert du Ténéré
(Niger). Dans ce dossier instruit et jugé à Paris,
les indemnités allouées par Tripoli n'ont pas dépassé
30 000 euros par famille. «Une mascarade diplomatique
et judiciaire !», proteste Françoise Rudetski,
la présidente de SOS-Attentats.
Le 13 mars 2001, dans l'affaire du DC 10, la Cour de cassation
avait rejeté les poursuites contre Kadhafi, arguant de
l'immunité d'un chef d'Etat en exercice, «quelle
que soit la gravité du crime commis». Le 11
septembre 2001, SOS-Attentats a saisi la Cour européenne
des droits de l'homme pour «déni de justice».
Elle soutient aussi la plainte contre la Libye déposée
par les familles de sept victimes américaines du DC 10
devant la Cour fédérale des États-Unis, à
Washington, en octobre 2002.
Le 30 avril dernier, Dominique de Villepin, le ministre français
des Affaires étrangères, a affirmé : «La
France a à coeur d'apporter son soutien pour que»
l'indemnisation des familles des victimes du DC 10 d'UTA «ait
lieu». Il a aussi souligné que «les arbitrages
sont faits dans un cadre judiciaire».
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