WASHINGTON (AFP) - Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi pourrait
reconnaître prochainement sa pleine responsabilité
dans l'attentat de Lockerbie en 1988, et verser aux familles des
270 victimes des indemnités d'un montant de 2,7 milliards
de dollars, a affirmé le Washington Post mercredi.
Un accord entre juristes internationaux et diplomates pourrait
être signé la semaine prochaine et l'argent - dix
millions de dollars par famille - déposé sur un
compte de la Banque suisse des règlements internationaux,
selon des sources proches des négociations citées
par le journal.
La Libye informerait ensuite, le 14 août, le Conseil de
sécurité de l'Onu août qu'elle assume la responsabilité
de l'attentat.
En échange, les Nations unies accepteraient de lever leurs
sanctions économiques contre la Libye et ce pays entamerait
des négociations avec Washington qui pourraient aboutir
à la levée des sanctions américaines contre
Tripoli.
Un accord "préparerait le terrain à un dialogue"
portant notamment sur les armes de destruction massive, a souligné
sous couvert de l'anonymat un responsable américain cité
par le journal.
270 personnes - les 259 occupants de l'avion et 11 personnes
au sol - avaient été tuées le 21 décembre
1988 lorsqu'un Boeing 747 de la compagnie américaine PanAm
avait explosé au dessus du village de Lockerbie, en Ecosse.
En janvier 2001, un tribunal spécial écossais siégeant
aux Pays-Bas avait reconnu coupable un ancien agent secret libyen,
Abdel Basset Ali al-Megrahi, et l'avait condamné à
la prison à vie.
Un mois plus tard, le colonel Kadhafi avait catégoriquement
refusé toute indemnité aux familles des victimes
contre la levée des sanctions, affirmant que la Libye "n'avait
pas à accepter des compromis ou faire des concessions".
Le 12 mars dernier, la Libye est cependant parvenue à
un accord avec les Américains et les Britanniques, stipulant
qu'elle prenne une part de responsabilité dans l'attentat.
Tripoli avait ensuite annoncé, en avril, avoir accepté
d'assumer sa responsabilité civile dans l'attentat, sans
reconnaître sa pleine responsabilité.
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