par Irwin Arieff
NATIONS UNIES (Reuters) - La Libye, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne
ont bouclé un accord sur le long différend diplomatique
concernant la responsabilité de Tripoli dans l'attentat
de Lockerbie en 1988, ont annoncé mardi des diplomates.
"Il ne reste plus que les modalités pratiques",
a affirmé un diplomate qui a requis l'anonymat.
Cet accord pourrait permettre d'aboutir en début de semaine
prochaine à un vote du Conseil de sécurité
de l'Onu mettant fin aux sanctions contre la Libye, ont indiqué
des diplomates du Conseil.
Cette annonce intervient au lendemain d'une rencontre à
Londres entre responsables des trois pays.
Le Wall Street Journal a affirmé mardi qu'un plan prévoyant
le dépôt d'une résolution devant le Conseil
de sécurité par la Grande-Bretagne avait déjà
été mis au point. Les Etats-Unis s'abstiendraient
alors de voter.
Les responsables américains et britanniques n'ont fait
aucun commentaire à ce sujet.
En vertu d'un plan sur lequel les trois pays se sont entendus,
la Libye adresserait au Conseil de sécurité un communiqué,
rédigé d'avance, reconnaissant sa responsabilité
dans l'attentat. Le Conseil procèderait alors au vote de
levée des sanctions.
VERSEMENT d'INDEMNITES AUX VICTIMES
Les Nations unies ont adopté en 1992 et 1993 un embargo
aérien et terrestre et une interdiction de vendre certains
équipements pétroliers à la Libye afin de
la pousser à extrader deux Libyens soupçonnés
d'être impliqués dans l'attentat.
Ces sanctions avaient été suspendues en avril 1999,
quand Tripoli a accepté de les livrer. Abdel Basset al-Megrahi,
un agent des services de renseignements, a été reconnu
coupable, tandis que le deuxième suspect a été
acquitté.
Pour que la levée des sanctions devienne définitive,
il faut encore que Tripoli reconnaisse sa responsabilité
dans l'attentat contre un avion de la Pan Am au-dessus de la ville
écossaise de Lockerbie qui fit 270 morts, renonce officiellement
au terrorisme, accepte de coopérer davantage dans de nouvelles
enquêtes et de verser des indemnités aux familles
des victimes.
La Libye a accepté de payer 2,7 milliards de dollars,
soit jusqu'à dix millions de dollars par victime.
Les avocats des familles des victimes ont rencontré la
semaine dernière à Paris des responsables libyens
et des représentants de la Banque pour les règlements
internationaux à ce sujet. Les avocats espèrent
qu'une nouvelle rencontre se tiendra mercredi et qu'un accord
sera alors signé.
Des diplomates ont ajouté que la levée des sanctions
bilatérales prises par Washington contre Tripoli, dont
un embargo sur les importations de pétrole brut libyen
remontant à 1982, constitue un problème à
part et qu'aucune solution rapide n'est prévue car le gouvernement
américain est divisé sur cette question.
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