(AP) - Elles ont attendu 15 ans, mais les familles des 270 personnes
tuées dans l'attentat de 1998 contre le vol de la Pan Am
qui s'était écrasé sur Lockerbie, en Ecosse,
vont recevoir chacune au moins 5 millions de dollars (4,4 millions
d'euros), en vertu de l'accord conclu mercredi avec la Libye.
La Libye devra ouvrir un compte bancaire, y verser 2,7 milliards
de dollars pour les familles et admettre la responsabilité
de l'attentat exécuté par un agent libyen.
L'accord, valable huit mois, mettra fin officiellement aux sanctions
des Nations unies contre la Libye, quand celle-ci aura admis sa
responsabilité dans l'attentat dans une lettre à l'ONU.
La France, de son côté, compte bien obtenir à
présent une réponse de la Libye pour l'attentat du
DC-10 de la compagnie UTA en 1989. L'avion avait explosé
en vol au-dessus du désert du Ténéré
(Niger), tuant les 170 personnes à bord. Paris estime qu'"un
accord sur des indemnités équitables par rapport à
celles que recevront les ayant-droits des victimes de l'attentat
de Lockerbie" constitue "une condition indispensable
à la levée définitive des sanctions contre
la Libye, que la France appelle de ses voeux".
Le gouvernement du président George Bush s'abstiendra probablement
sur la résolution britannique demandant la levée des
sanctions au Conseil de Sécurité, selon un responsable
américain. Mais les sanctions américaines frappant
la Libye demeureront au moins pour le moment, ajoute la même
source, qui a requis l'anonymat.
Les familles des victimes américaines ont été
informées vendredi à Washington par le secrétaire
d'Etat adjoint William Burns. Une réunion similaire se déroulait
à Londres au ministère des Affaires étrangères
pour les familles britanniques. Ces dernières ont pour la
plupart salué l'accord mais entendent continuer de se battre
pour obtenir une enquête indépendante sur l'attentat.
Selon l'Américain Daniel Cohen, dont la fille de 20 ans,
Theodora, est morte dans l'attentat, la lettre de la Libye à
l'ONU a été retardée par les pannes d'électricité
à New York, mais le chef de la diplomatie américaine
Colin Powell et William Burns ont été mis au courant
par le gouvernement libyen. Le Foreign Office britannique a confirmé.
Les familles pourraient obtenir jusqu'à 10 millions de dollars
si les Etats-Unis lèvent leurs sanctions (4 millions) et
rayent la Libye de leur liste des nations soutenant le terrorisme
(2 millions). Si ces deux conditions ne sont pas remplies, chaque
famille touchera un millions de dollars supplémentaire, soit
un minimum total de 5 millions. AP
|