Lockerbie: Tripoli versera 10 millions
à chaque famille
Les parents des victimes de l’attentat
de Lockerbie, qui avait fait 270 morts fin 1988, recevront une
enveloppe globale de 2,7 milliards de dollars. La France attend
le même geste pour le DC-10 d’UTA |
La signature d’un accord,
mercredi à Londres, entre les avocats des familles de victimes
de l'attentat de Lockerbie et une délégation libyenne,
a suscité hier des réactions variées, aussi
bien en Grande-Bretagne qu’aux Etats-Unis ou en France.
"Grande nouvelle ! Après onze heures de séance,
nous avons signé un accord de dépôt avec la
délégation libyenne et la Banque des règlements
internationaux (BRI)", ont annoncé les avocats, dans
un e-mail envoyé aux familles de victimes, notamment américaines.
Cet attentat avait tué les 259passagers et navigants d’un
Boeing 747 de la PanAm, qui avait explosé en vol au-dessus
du village de Lockerbie (Ecosse), le 21 décembre 1988,
tuant également 11habitants de la région. Un fonds
de 2,7 milliards de dollars devrait être déposé
par les autorités libyennes auprès de la BRI, soit
une indemnité de 10millions de dollars (à peu près
autant d’euros) par famille.
Dans le cadre de cet accord, la Libye doit adresser une lettre
au Conseil de sécurité de l'Onu dans laquelle elle
reconnaîtra sa responsabilité dans l’attentat
contre le Boeing 747 de la PanAm, préalable indispensable
à l’éventuelle levée des sanctions
de l’Onu et au retrait de la Libye de la liste américaine
des Etats soutenant le terrorisme. Hier, le ministre français
des Affaires étrangères, Dominique de Villepin,
a toutefois réaffirmé que la France s’opposerait
à la levée de ces sanctions contre Tripoli, aussi
longtemps qu’un accord au sujet de l'indemnisation des familles
de victimes de l'attentat contre le DC-10 d’UTA ne serait
pas trouvé. Rappelons que l’avion français
avait explosé au-dessus du désert du Ténéré,
le 19 septembre 1989, tuant 170 passagers et membres d’équipages
de 17 nationalités différentes. Attribué
à la Libye, cet attentat fait depuis quelques semaines
l’objet de pourparlers entre les représentants du
collectif des familles de victimes et la Gaddafi international
foundation for charitable associations, dirigée par Saïf
al Islam Khadafi, l’un des fils du chef d’Etat libyen
Mohamar Khadafi. La volonté du collectif et du gouvernement
français est de parvenir au plus vite à un accord
"équitable et juste".
H. V. |