victimes attentat

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(Mercredi 16 octobre 2002)

Lockerbie: Tripoli versera 10 millions à chaque famille
Les parents des victimes de l’attentat de Lockerbie, qui avait fait 270 morts fin 1988, recevront une enveloppe globale de 2,7 milliards de dollars. La France attend le même geste pour le DC-10 d’UTA

La signature d’un accord, mercredi à Londres, entre les avocats des familles de victimes de l'attentat de Lockerbie et une délégation libyenne, a suscité hier des réactions variées, aussi bien en Grande-Bretagne qu’aux Etats-Unis ou en France. "Grande nouvelle ! Après onze heures de séance, nous avons signé un accord de dépôt avec la délégation libyenne et la Banque des règlements internationaux (BRI)", ont annoncé les avocats, dans un e-mail envoyé aux familles de victimes, notamment américaines. Cet attentat avait tué les 259passagers et navigants d’un Boeing 747 de la PanAm, qui avait explosé en vol au-dessus du village de Lockerbie (Ecosse), le 21 décembre 1988, tuant également 11habitants de la région. Un fonds de 2,7 milliards de dollars devrait être déposé par les autorités libyennes auprès de la BRI, soit une indemnité de 10millions de dollars (à peu près autant d’euros) par famille.
Dans le cadre de cet accord, la Libye doit adresser une lettre au Conseil de sécurité de l'Onu dans laquelle elle reconnaîtra sa responsabilité dans l’attentat contre le Boeing 747 de la PanAm, préalable indispensable à l’éventuelle levée des sanctions de l’Onu et au retrait de la Libye de la liste américaine des Etats soutenant le terrorisme. Hier, le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, a toutefois réaffirmé que la France s’opposerait à la levée de ces sanctions contre Tripoli, aussi longtemps qu’un accord au sujet de l'indemnisation des familles de victimes de l'attentat contre le DC-10 d’UTA ne serait pas trouvé. Rappelons que l’avion français avait explosé au-dessus du désert du Ténéré, le 19 septembre 1989, tuant 170 passagers et membres d’équipages de 17 nationalités différentes. Attribué à la Libye, cet attentat fait depuis quelques semaines l’objet de pourparlers entre les représentants du collectif des familles de victimes et la Gaddafi international foundation for charitable associations, dirigée par Saïf al Islam Khadafi, l’un des fils du chef d’Etat libyen Mohamar Khadafi. La volonté du collectif et du gouvernement français est de parvenir au plus vite à un accord "équitable et juste".

H. V.