TRIPOLI (AP) - Le ministre
libyen des Affaires étrangères a déclaré
dimanche que la question de l'indemnisation des familles des victimes
de l'attentat contre le DC-10 d'UTA, qui avait fait 170 morts
au-dessus du Niger en 1989, était réglée
et que la question était "close".
"La question de l'avion français a été
réglée il y a des années", a déclaré
Abdel-Rahman Shalqam à l'Associated Press. "En ce
qui nous concerne, cette question est close".
Il a jugé "inacceptables" les informations selon
lesquelles la France pourrait opposer son véto à
une levée des sanctions des Nations unies à l'encontre
de la Libye car elle souhaite davantage de compensations pour
les familles des victimes de l'attentat contre l'avion français.
Pour Guillaume Denoix de Saint Marc, fils d'une victime et représentant
de 95 familles, il n'y a pas eu d'accord avec la Libye sur la
compensation des ayant-droits. Il estime que l'on ne peut pour
l'heure parler que des "conséquences" du procès
par contumace en 1999 devant la cour d'assises de Paris, qui a
entraîné au pénal la condamnation à
perpétuité de six hauts responsables libyens et,
au civil, le versement aux parties civiles des sommes allant de
3.000 à 30.000 euros. M. de Saint Marc s'est dit dimanche
favorable à un alignement des compensations en faveur des
ayants droit d'UTA.
Tripoli vient de reconnaître officiellement reconnu sa responsabilité
dans l'attentat à la bombe contre un avion de la Pan Am
qui avait explosé au dessus de Lockerbie en Ecosse en 1988.
La Libye a conclu un accord pour instaurer un fonds de 2,7 milliards
de dollars pour indemniser les familles des 270 victimes de l'attentat.
Ces mesures ouvrent la voie à la levée des sanctions
imposées par les Nations unies en 1992. Mais si les Etats-Unis
ont savoir qu'ils n'opposeraient pas leur véto à
la levée des sanctions de l'ONU, ils font savoir qu'ils
maintiendront leurs propres sanctions à l'encontre du pays
du colonel Kadhafi, imposées en 1986.
Le chef de la diplomatie libyenne a estimé que ces informations
sur un maintien des sanctions américaines ne représentent
pas "les intentions réelles de l'Amérique".
"Les causes des différends entre la Libye et les Etats-Unis
ont pris fin", a déclaré Abdel-Rahman Shalqam.
"Les deux pays ont besoin l'un de l'autre pour combattre
le terrorisme dont ils souffrent tous deux, ainsi que dans les
domaines de l'économie et des investissements", a-t-il
ajouté. "Nous saluerions la restauration de liens
avec les Etats-Unis si l'Amérique le décidait".
AP
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