Par Salah Sarrar
TRIPOLI (Reuters) - La Libye a émis samedi l'espoir d'une
normalisation de ses relations avec les Etats-Unis à la
suite de sa décision de reconnaître sa responsabilité
dans l'attentat à la bombe de Lockerbie et de verser 2,7
milliards de dollars d'indemnisation aux familles des victimes
du vol 103 de la Panam.
Tripoli a, par ailleurs, exclu d'accorder des indemnités
supplémentaires aux victimes de l'attentat contre le DC-10
français d'UTA malgré la possibilité que
Paris bloque à l'Onu l'accord conclu entre Tripoli, Washington
et Londres concernant Lockerbie.
"Nous espérons pouvoir clore ce dossier le plus rapidement
possible", a déclaré sur CNN le ministre libyen
des Affaires étrangères, Mohamed Abderrhmane Chalgam,
à propos de l'affaire Lockerbie.
"Nous voulons aussi oeuvrer avec les Américains dans
le sens d'une amélioration des relations bilatérales",
a dit le ministre, qui a ajouté que Tripoli souhaitait
savoir la vérité derrière l'affaire Lockerbie.
"Nous sommes confiants qu'une fois nos relations normalisées,
nous coopérerons et parviendrons à (découvrir)
ce qui s'est passé et la preuve exacte derrière
ce qui s'est tramé", a-t-il dit.
TRIPOLI DENONCE LE "CHANTAGE" DE PARIS
Vendredi, la Libye a soumis au Conseil de sécurité
de l'Onu une lettre par laquelle elle acceptait pour la première
fois officiellement "la responsabilité des actes de
ses agents" relatifs à l'attentat, qui a fait 270
morts en 1988 au-dessus de l'Ecosse.
Ce geste, qui fait suite à des années de marchandage,
pourrait conduire à une levée des sanctions de l'Onu
à l'encontre de la Libye, qui versera aux familles 10 millions
de dollars par victime au titre de réparations financières.
Toujours sur CNN, le chef de la diplomatie libyenne a déclaré
que son pays ne céderait à "aucune sorte de
chantage" de la part de la France.
"Ce dossier est définitivement clos", a-t-il
affirmé. "Nous avons conclu un accord avec les Français
et il est complètement réglé."Nous n'accepterons
aucune sorte d'extorsion ou de chantage.
"Washington et Londres estiment que la Libye a désormais
rempli les conditions nécessaires à la levée
des sanctions internationales prises en 1992.
Mais la France pourrait bloquer la reconnaissance de cet accord
au sein du Conseil de sécurité de l'Onu afin d'obtenir
un délai supplémentaire pour convaincre la Libye
de verser davantage que les quelque 30,5 millions d'euros (34,3
millions de dollars) qu'elle a versés aux familles des
170 victimes de l'attentat contre le DC-10 d'UTA au dessus du
désert du Ténéré, au Niger, en 1989.
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