victimes attentat

(Dimanche 17 août 2003 9h18)

Tripoli espère normaliser ses liens avec les Etats-Unis

Par Salah Sarrar

TRIPOLI (Reuters) - La Libye a émis samedi l'espoir d'une normalisation de ses relations avec les Etats-Unis à la suite de sa décision de reconnaître sa responsabilité dans l'attentat à la bombe de Lockerbie et de verser 2,7 milliards de dollars d'indemnisation aux familles des victimes du vol 103 de la Panam.

Tripoli a, par ailleurs, exclu d'accorder des indemnités supplémentaires aux victimes de l'attentat contre le DC-10 français d'UTA malgré la possibilité que Paris bloque à l'Onu l'accord conclu entre Tripoli, Washington et Londres concernant Lockerbie.

"Nous espérons pouvoir clore ce dossier le plus rapidement possible", a déclaré sur CNN le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Abderrhmane Chalgam, à propos de l'affaire Lockerbie.

"Nous voulons aussi oeuvrer avec les Américains dans le sens d'une amélioration des relations bilatérales", a dit le ministre, qui a ajouté que Tripoli souhaitait savoir la vérité derrière l'affaire Lockerbie.

"Nous sommes confiants qu'une fois nos relations normalisées, nous coopérerons et parviendrons à (découvrir) ce qui s'est passé et la preuve exacte derrière ce qui s'est tramé", a-t-il dit.

TRIPOLI DENONCE LE "CHANTAGE" DE PARIS

Vendredi, la Libye a soumis au Conseil de sécurité de l'Onu une lettre par laquelle elle acceptait pour la première fois officiellement "la responsabilité des actes de ses agents" relatifs à l'attentat, qui a fait 270 morts en 1988 au-dessus de l'Ecosse.

Ce geste, qui fait suite à des années de marchandage, pourrait conduire à une levée des sanctions de l'Onu à l'encontre de la Libye, qui versera aux familles 10 millions de dollars par victime au titre de réparations financières.

Toujours sur CNN, le chef de la diplomatie libyenne a déclaré que son pays ne céderait à "aucune sorte de chantage" de la part de la France.

"Ce dossier est définitivement clos", a-t-il affirmé. "Nous avons conclu un accord avec les Français et il est complètement réglé."Nous n'accepterons aucune sorte d'extorsion ou de chantage.

"Washington et Londres estiment que la Libye a désormais rempli les conditions nécessaires à la levée des sanctions internationales prises en 1992.

Mais la France pourrait bloquer la reconnaissance de cet accord au sein du Conseil de sécurité de l'Onu afin d'obtenir un délai supplémentaire pour convaincre la Libye de verser davantage que les quelque 30,5 millions d'euros (34,3 millions de dollars) qu'elle a versés aux familles des 170 victimes de l'attentat contre le DC-10 d'UTA au dessus du désert du Ténéré, au Niger, en 1989.

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