PARIS (Reuters) - Dominique
de Villepin poursuit ses contacts diplomatiques, "dans l'objectif
d'aboutir rapidement à un accord équitable"
avec la Libye sur l'indemnisation des familles des victimes de
l'attentat contre le DC-10 d'UTA, a annoncé dimanche le
Quai d'Orsay.
"Le ministre des Affaires étrangères poursuit
ses contacts avec l'ensemble des parties concernées, en
liaison étroite avec les représentants des familles,
dans l'objectif d'aboutir rapidement à un accord équitable",
a déclaré la porte-parole du Quai d'Orsay, Cécile
Pozzo di Borgo, dans un communiqué.
"Dans cet esprit, M. Dominique de Villepin s'est à
nouveau entretenu notamment avec son homologue libyen, M. Abderrahmane
Chalgam, avec le secrétaire d'Etat américain, M.
Colin Powell, et avec ses collègues britannique et allemand,
MM. Jack Straw et Joschka Fischer", a-t-elle dit.
Ces entretiens téléphoniques ont eu lieu samedi
et dimanche matin, a-t-elle précisé à Reuters.
La Libye a exclu samedi de verser des indemnités supplémentaires
aux familles des victimes de l'attentat contre le DC-10 français
d'UTA malgré la possibilité que Paris bloque à
l'Onu l'accord conclu entre Tripoli, Washington et Londres sur
l'indemnisation des familles des victimes de l'attentat de Lockerbie.
"DOSSIER CLOS" POUR LA LIBYE
Le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed
Abderrahmane Chalgam, a déclaré devant les caméras
de la chaîne de télévision américaine
CNN que son pays ne céderait à "aucune sorte
de chantage" de la part de la France.
"Ce dossier est définitivement clos", a-t-il
affirmé. "Nous avons conclu un accord avec les Français
et il est complètement réglé. Nous n'accepterons
aucune sorte d'extorsion ou de chantage.
"La Libye a reconnu vendredi sa responsabilité dans
l'attentat contre le Boeing de la PanAm au dessus de Lockerbie,
en Ecosse, en 1988, ce qui pourrait ouvrir la voie à une
levée des sanctions internationales prises à l'encontre
de Tripoli, qui s'est engagé à verser 2,7 milliards
de dollars d'indemnités aux familles des 270 victimes de
cet attentat.
Washington et Londres ont estimé que la Libye avait répondu
aux conditions nécessaires à la levée des
sanctions internationales prises en 1992.
Mais la France pourrait bloquer la reconnaissance de cet accord
au Conseil de sécurité de l'Onu, afin d'obtenir
un délai supplémentaire pour convaincre la Libye
de verser davantage que les quelque 30,5 millions d'euros (34,3
millions de dollars) qu'elle a versés aux familles des
170 victimes de l'attentat contre le DC-10 d'UTA au dessus du
Niger en 1989.
La porte-parole du Quai d'Orsay a rappelé dimanche que
la mobilisation sur ce dossier du ministre français des
Affaires étrangères était ancienne.Dominique
de Villepin s'était ainsi rendu en Libye en octobre 2002.
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