victimes attentat

(Dimanche 17 août 2003 15h27)

Libye: Paris discute toujours de l'attentat
du DC-10 en 1989

PARIS (Reuters) - Dominique de Villepin poursuit ses contacts diplomatiques, "dans l'objectif d'aboutir rapidement à un accord équitable" avec la Libye sur l'indemnisation des familles des victimes de l'attentat contre le DC-10 d'UTA, a annoncé dimanche le Quai d'Orsay.

"Le ministre des Affaires étrangères poursuit ses contacts avec l'ensemble des parties concernées, en liaison étroite avec les représentants des familles, dans l'objectif d'aboutir rapidement à un accord équitable", a déclaré la porte-parole du Quai d'Orsay, Cécile Pozzo di Borgo, dans un communiqué.

"Dans cet esprit, M. Dominique de Villepin s'est à nouveau entretenu notamment avec son homologue libyen, M. Abderrahmane Chalgam, avec le secrétaire d'Etat américain, M. Colin Powell, et avec ses collègues britannique et allemand, MM. Jack Straw et Joschka Fischer", a-t-elle dit.

Ces entretiens téléphoniques ont eu lieu samedi et dimanche matin, a-t-elle précisé à Reuters.

La Libye a exclu samedi de verser des indemnités supplémentaires aux familles des victimes de l'attentat contre le DC-10 français d'UTA malgré la possibilité que Paris bloque à l'Onu l'accord conclu entre Tripoli, Washington et Londres sur l'indemnisation des familles des victimes de l'attentat de Lockerbie.

"DOSSIER CLOS" POUR LA LIBYE

Le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Abderrahmane Chalgam, a déclaré devant les caméras de la chaîne de télévision américaine CNN que son pays ne céderait à "aucune sorte de chantage" de la part de la France.

"Ce dossier est définitivement clos", a-t-il affirmé. "Nous avons conclu un accord avec les Français et il est complètement réglé. Nous n'accepterons aucune sorte d'extorsion ou de chantage.

"La Libye a reconnu vendredi sa responsabilité dans l'attentat contre le Boeing de la PanAm au dessus de Lockerbie, en Ecosse, en 1988, ce qui pourrait ouvrir la voie à une levée des sanctions internationales prises à l'encontre de Tripoli, qui s'est engagé à verser 2,7 milliards de dollars d'indemnités aux familles des 270 victimes de cet attentat.

Washington et Londres ont estimé que la Libye avait répondu aux conditions nécessaires à la levée des sanctions internationales prises en 1992.

Mais la France pourrait bloquer la reconnaissance de cet accord au Conseil de sécurité de l'Onu, afin d'obtenir un délai supplémentaire pour convaincre la Libye de verser davantage que les quelque 30,5 millions d'euros (34,3 millions de dollars) qu'elle a versés aux familles des 170 victimes de l'attentat contre le DC-10 d'UTA au dessus du Niger en 1989.

La porte-parole du Quai d'Orsay a rappelé dimanche que la mobilisation sur ce dossier du ministre français des Affaires étrangères était ancienne.Dominique de Villepin s'était ainsi rendu en Libye en octobre 2002.

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