BEYROUTH (AP) - La Libye veut
nouer de bonnes relations avec les Etats-Unis et souhaite ouvrir
le dialogue avec Washington, a affirmé le fils du colonel
Mouammar Kadhafi une interview diffusée lundi par la chaîne
de télévision par satellite Al-Arabiya. C'est la
deuxième fois en deux jours qu'un haut responsable libyen
délivre un tel message.
La Libye ne "veut causer de problème à aucun
pays, surtout pas aux Etats-Unis, et je ne pense pas que les Etats-Unis
ont des plans secrets contre la Libye", a déclaré
le fils de Kadhafi, Saïf al-Islam, à la chaîne
arabe basée à Dubaï.
"Nous devons ouvrir le dialogue avec l'Amérique et
essayer d'améliorer nos relations avec elle car l'ensemble
de la région suit la politique américaine",
a-t-il précisé. "Tous les pays dans la région
et dans le monde suivent la politique américaine."
Dimanche, le ministre libyen des Affaires étrangères
Abdel-Rahman Shalqam avait déclaré à l'Associated
Press que son pays, isolé par des années de sanctions
onusiennes et américaines, se réjouirait d'un rétablissement
des relations avec Washington alors que la Libye vient de reconnaître
sa responsabilité dans l'attentat de Lockerbie.
Le colonel Kadhafi cherche depuis des années à normaliser
les relations de son pays avec les Etats-Unis. Il a condamné
les attentats du 11 septembre 2001, arrêté des militants
islamistes et livré deux Libyens pour qu'ils soient jugés
pour l'attentat de Lockerbie (Ecosse) contre un avion de la Pan
Am, qui avait fait 270 morts en 1988.
Ses efforts ont échoué jusqu'ici. Mais Tripoli espère
que sa décision de créer un fonds de 2,7 milliards
de dollars pour indemniser les familles des victimes de Lockerbie
ouvrira la voie à la levée des sanctions unilatérales
américaines imposées en 1986, autorisant ainsi le
retour des entreprises américaines dans le pays.
Washington a affirmé qu'il ne lèverait pas les sanctions
américaines, mais a également indiqué qu'il
ne mettrait pas son veto à la levée des sanctions
de l'ONU imposées en 1992 contre la Libye.
Le fils de Kadhafi s'attend à une "levée prochaine
des sanctions malgré l'opposition de la France", qui
souhaite obtenir une meilleure indemnisation de la Libye pour
les familles des victimes de l'attentat contre le DC-10 d'UTA,
qui avait fait 170 morts au-dessus du Niger en 1989.
AP
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