Les enquêteurs antiterroristes
français ont impliqué les services spéciaux
libyens dans l'explosion en vol du DC-10 de la compagnie UTA au-dessus
du Ténéré, au Niger, en septembre 1989. A
l'époque, ils n'ont pas écarté la mise en
cause indirecte d'agents des services iraniens pour leur complicité
dans la préparation de l'attentat.
Six agents libyens - Abdelsalam Issa Shibani (responsable technique
des services), Abdelsalam Hammouda (chef opérationnel),
Abdallah Elazragh (conseiller à l'ambassade libyenne au
Congo-Brazzaville), Ibrahim Naeli, Arbas Musbah (membres des services)
et, surtout, Abdallah Senoussi - ont été condamnés,
en mars 1999, à la réclusion criminelle à
perpétuité par contumace - absence des accusés
- par la cour d'assises de Paris.
Aujourd'hui âgé de 51 ans, Abdallah Senoussi est
un ancien officier qui a fait son instruction à l'académie
militaire du Caire. C'est le beau-frère du colonel Kadhafi,
dont il a épousé l'une des sœurs avec laquelle
il a eu quatre enfants. Lui aussi colonel dans l'arme blindée
libyenne, comme le "Guide" de la révolution,
Abdallah Senoussi est l'homme de confiance du colonel Kadhafi,
dont il dirige la sécurité personnelle.
A la tête de l'Organisation de sécurité de
la Jamahiriya (Hayat Amn Al-Jamahiriya), Abdallah Senoussi a construit
les services libyens autour de deux pôles : un office de
la sécurité intérieure, dirigé par
Omar Gueydar, et un office de la sécurité extérieure,
qui est chargé des opérations spéciales et
qui agit souvent sous l'appellation de Centre de résistance
à l'impérialisme, au racisme, à l'arriérisme
et au fascisme, dirigé par Moussa Mohammed Koussa. Ce dernier,
vice-ministre des affaires étrangères au moment
de l'attentat, a nié toute participation. Du reste, il
n'a fait l'objet, de la part des enquêteurs français,
d'aucun mandat d'arrêt et son nom n'est pas apparu lors
du procès en 1999.
Jacques Isnard
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