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(Mardi 19 août 2003, 1h46)

Attentat du DC-10 d'UTA: La France maintient la pression sur la Libye

NATIONS UNIES (AP) - La France a poursuivi lundi ses efforts pour obtenir une hausse des indemnités accordées par la Libye aux familles des victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA, alors que la Grande-Bretagne devait déposer dans la journée un projet de résolution levant les sanctions de l'ONU contre Tripoli.

Les autorités françaises ont fait état lundi de "progrès importants" dans les pourparlers entre la Libye et les familles des victimes du DC-10 d'UTA qui avait explosé au-dessus du Niger le 19 septembre 1989, faisant 170 morts. Paris souhaite que la négociation en cours "aboutisse dans les plus brefs délais sur des indemnités équitables par rapport à celles que recevront les ayants droit des victimes de l'attentat de Lockerbie".

La Libye vient en effet de reconnaître sa responsabilité dans l'attentat de Lockerbie (Ecosse) contre un avion de la Pan am, qui a fait 270 morts en 1988, et a promis de verser des indemnités de 2,7 milliards de dollars aux proches des victimes. Par comparaison, la Libye avait accordé en 1999 aux familles des victimes du DC-10 d'UTA des indemnités s'élevant à seulement 35 millions de dollars.

Le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin "poursuit ses contacts avec l'ensemble des parties concernées, en lialison étroite avec les représentants des familles, dans l'objectif d'aboutir rapidement à un accord équitable", a souligné le Quai d'Orsay.

Suite à la décision de la Libye d'assumer la responsabilité de l'attentat de Lockerbie, la Grande-Bretagne devait déposer lundi devant le Conseil de sécurité un projet de résolution abrogeant les sanctions imposées par l'ONU en 1992 contre Tripoli. Paris n'avait par conséquent que très peu de temps pour arracher un accord sur l'attentat du DC-10 d'UTA avant que la résolution ne soit mise au vote.

La France dispose toutefois d'un moyen de pression sur Tripoli: membre permanent du Conseil de sécurité, elle pourrait opposer son veto à la levée des sanctions.

De leur côté, les autorités libyennes entendent toucher les dividendes de leur mea culpa sur l'attentat de Lockerbie en obtenant la fin de l'isolement de leur pays. Le colonel Moammar Kadhafi a ainsi téléphoné dimanche soir au président de la Commission européenne Romano Prodi pour lui faire part de son désir de normaliser les relations entre la Libye et les Quinze.

Le colonel Kadhafi "a de nouveau confirmé sa volonté de clore le chapitre douloureux (de Lockerbie)", et a dit "qu'il était prêt à tout faire pour respecter les conditions posées par les Nations unies", pour obtenir la levée des sanctions internationales contre son pays, a précisé Michael Mann, porte-parole de l'UE.

La Libye veut également nouer de bonnes relations avec les Etats-Unis et souhaite ouvrir le dialogue avec Washington, a affirmé le fils du colonel Kadhafi dans une interview diffusée lundi par la chaîne de télévision par satellite Al-Arabiya. C'est la deuxième fois en deux jours qu'un haut responsable libyen délivre un tel message.

Mais Seif el-Islam Kadhafi, fils du chef libyen, a déclaré lundi que le dossier de l'attentat du DC-10 d'UTA avec la France était classé du point de vue libyen.

"Le rôle du gouvernement libyen est terminé. Nous avons des documents officiels en Libye que la France a envoyés au Conseil de sécurité qui disent que le dossier de l'UTA est terminé et que la Libye n'est pas sollicitée pour faire quelque chose de plus", a-t-il expliqué lors de l'émission diffusée lundi.
Dimanche, le ministre libyen des Affaires étrangères Abdel-Rahman Chalgham avait déclaré à l'Associated Press que son pays, isolé par des années de sanctions onusiennes et américaines, se réjouirait d'un rétablissement des relations avec Washington.

AP
lma/div/tl/fb

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