NATIONS UNIES (AP) - Alors
que la Grande-Bretagne a déposé lundi soir un projet
de résolution levant les sanctions de l'ONU contre Tripoli,
la France menace de bloquer cette levée jusqu'à
l'obtention d'une hausse des indemnités accordées
par la Libye aux familles des victimes de l'attentat du DC-10
d'UTA.
"Nous sommes favorables à la levée des sanctions
contre la Libye mais dans le même temps nous voulons un
traitement équitable pour les victimes du vol UTA",
a souligné Michel Duclos, le vice-ambassadeur de France
aux Nations unies. "Ce principe de non-discrimination entre
les victimes de terrorisme est quelque chose de très important
pour nous".
"Nous ne sommes pas prêts à faire des concessions",
a-t-il dit sans toutefois menacer ouvertement d'utiliser le droit
de veto de la France au sein du Conseil de sécurité.
Toutefois, des diplomates au sein du Conseil de sécurité
ont déclaré que Michel Duclos a clairement affirmé
lors d'une réunion à huis-clos du Conseil de sécurité
que la France s'opposerait à la résolution.
"J'espère vraiment beaucoup qu'un accord équitable
avec les Libyens sera rapidement atteint". Dans le cas contraire,
"je pense qu'il y aura un accord parmi tous les membres du
Conseil que dans ce cas, le vote de la résolution soit
différé".
En échange de la levée des sanctions, la Libye a
reconnu sa responsabilité dans l'attentat de Lockerbie
(Ecosse) contre un avion de la Pan Am, qui a fait 270 morts en
1988, et a promis de verser des indemnités de 2,7 milliards
de dollars aux proches des victimes. Or, la Libye avait accordé
en 1999 aux familles des victimes du DC-10 d'UTA des indemnités
s'élevant à seulement 35 millions de dollars.
Lundi, Paris avait fait état de "progrès importants"
dans les pourparlers entre la Libye et les familles des victimes
du DC-10 d'UTA qui avait explosé au-dessus du Niger le
19 septembre 1989, faisant 170 morts. Paris souhaite que la négociation
en cours "aboutisse dans les plus brefs délais sur
des indemnités équitables par rapport à celles
que recevront les ayants droit des victimes de l'attentat de Lockerbie".
AP
ma/v099
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