PARIS (Reuters) - La France
a laissé planer la menace d'un veto à une levée
des sanctions des Nations unies contre la Libye tant que Tripoli
n'aura pas consenti à verser des indemnités supplémentaires
aux familles des victimes de l'attentat contre un DC-10 d'UTA
en 1989.
Le Quai d'Orsay a par ailleurs apporté son soutien aux
négociations actuellement menées par une association
de familles de victimes et le fils du dirigeant libyen Mouammar
Kadhafi.
"Nous ne pouvons pas accepter de discrimination entre les
victimes d'actes de terrorisme de même nature", a déclaré
Cécile Pozzo di Borgo, porte-parole du ministère
des Affaires étrangères.
Priée de dire si la France opposerait son veto lors d'un
vote à l'Onu sur la levée des sanctions, elle n'a
pas souhaité répondre, renvoyant simplement les
journalistes à une déclaration où le Quai
d'Orsay demandait une "solution fondée sur l'équité".
Le Royaume-Uni a déposé lundi à l'Onu une
proposition de résolution prévoyant la levée
des sanctions contre la Libye, après que Tripoli a reconnu
sa responsabilité dans l'attentat contre un avion de la
PanAm au-dessus de la ville écossaise de Lockerbie, qui
avait fait 270 morts en décembre 1988.
La Libye a promis de verser 2,7 milliards de dollars aux victimes
de cet attentat. Chaque famille de victime toucherait environ
dix millions de dollars.
Dans le dossier français, seules 313 personnes sur les
1.000 parents de victimes ont touché des sommes comprises
entre 3.000 et 30.000 euros.
La porte-parole du Quai d'Orsay a expliqué mardi que le
ministère soutenait les négociations engagées
par un groupe de familles de victimes françaises, conduit
par Guillaume Denoix de Saint Marc, avec Seif al-Islam Kadhafi,
président d'une fondation libyenne privée et fils
de Mouammar Kadhafi.
"Ce serait une solution d'avoir un délai pour que
ces négociations se poursuivent. Les négociations
se tiennent entre les représentants des familles et la
Libye", a dit Cécile Pozzo di Borgo.
"Le ministère des Affaires étrangères
apporte son soutien politique et diplomatique aux négociations
menées par les représentants des familles",
a-t-elle ajouté. "Nous voulons croire qu'il est possible
de trouver une solution basée sur l'équité."
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