...
Q - Sur la Libye, la France menace de mettre son veto à
la levée des sanctions contre ce pays si n'est pas renégociée
l'indemnisation des familles qui ont été victimes
d'un attentat contre un avion UTA en 1989, indemnisation qui
est très inférieure à ce que les Anglais
obtiennent à propos d'un autre attentat de la Pan Am
en 1988. La France va utiliser un délai qu'elle a maintenant
obtenu pour que le vote sur les sanctions soit repoussé.
Comment va-t-on utiliser ce délai ?
R - Nous sommes d'accord et nous soutenons le
principe de la levée des sanctions. Mais nous défendons
aussi le principe d'équité. Comment réconcilier
les deux ? Les familles des victimes ont engagé des discussions
avec la fondation du fils du colonel Kadhafi pour essayer d'arriver
à une situation qui soit respectueuse du droit des victimes
et ne donne pas lieu au décalage que nous constatons
aujourd'hui, avec des indemnisations 300 fois inférieures
à ce qui est fait dans d'autres cas. Il y a là
une situation qui, pour la France, ne peut être acceptée.
Nous l'avons dit à nos partenaires.
Q - Ils l'ont compris ?
R - Ils l'ont compris puisqu'ils ont accepté
de reporter ce vote. Nous souhaitons trouver une solution. Les
représentants des familles des victimes sont partis en
Libye, hier, après que je les ai rencontrés. Nous
avons mis à leur disposition un avion pour ce faire,
et nous voulons espérer que dans les prochaines heures,
ces discussions pourront aboutir. Il appartient évidemment
aux Libyens de trouver la solution avec les familles des victimes.
Je crois que c'est possible. Nous voulons aboutir.