Réponses du porte-parole aux questions du point
de presse
(Paris, le 2 septembre 2003)
Quel est, d'après la France, le sort des six Libyens qui
ont été condamnés en France par contumace,
à des peines de perpétuité pour leur rôle
dans l'attentat d'UTA ? On dit que l'on va passer l'éponge
sur cette affaire-là et que les six personnes ne risquent
rien selon la justice française, après un accord
sur les indemnités.
La condamnation par contumace a été prononcée.
Elle existe, c'est une réalité.
(INAUDIBLE)
Sur le dossier libyen, je n'ai rien de plus à vous dire
aujourd'hui. Vous avez vu la déclaration de M. de Villepin,
hier, qui notait que des bases existaient pour un accord mais
que cet accord demandait encore à être formalisé,
à être signé, que l'on s'attendait à
ce que les choses progressent rapidement.
C'était annoncé pour quelques heures selon les
déclarations du ministre. Maintenant, qu'est-ce qui bloque
réellement ? Est-ce que des représentants des familles
de victimes sont habilités à négocier des
choses qui sont affiliées à un stade politique ou
judiciaire ?
Il s'agit, nous l'avons dit depuis le début, d'une négociation
bien précise, engagée entre, d'une part, les représentants
des familles des victimes et d'autre part, la fondation Kadhafi.
Cette négociation portait sur l'indemnisation des ayants-droit
des victimes. La négociation portait sur cela et sur rien
d'autre. C'est cette négociation qui doit être finalisée,
qui implique une signature, et c'est cela que nous attendons.
Je n'ai rien à ajouter à ce qu'a dit le Ministre
là-dessus lors de son entretien sur RFI.
Au niveau de la procédure, comment cela se passe-t-il
? Qui signe ? Et où ?
Le collectif des familles et la fondation Kadhafi. Mais je vous
invite à interroger directement les familles et leurs avocats.
(INAUDIBLE)
C'est une association de personnes privées.
(INAUDIBLE)
Ce que nous avons dit, c'était que les pouvoirs publics
soutenaient, appuyaient leur négociation par des démarches
mais il s'agit, encore une fois, d'une démarche qui ne
lie que les associations en question.
Pour les indemnisations, on a suivi les péripéties
de l'affaire Lockerbie. On sait maintenant que les choses sont
très claires, y compris le montant des indemnités.
Côté français, il y a un black-out sur la
somme et les moyens de versement de ces indemnités. Est-ce
que, par exemple, la fondation de France est susceptible d'abriter
un fond spécial pour l'indemnisation des familles des victimes
?
Premièrement, je dirais qu'il n'y a pas de black-out. Deuxièmement,
cette négociation est menée par le collectif des
familles, par les associations. C'est à eux de fixer, en
accord avec leur interlocuteur libyen, la procédure exacte,
les modalités exactes. Elles nous informeront. Pour le
moment, nous attendons de connaître des associations le
détail exact de l'accord auquel elles sont en train de
parvenir avec les représentants libyens.
Les familles des victimes ont déjà dit au début
qu'il y avait une ébauche d'accord. Maintenant, ces familles
des victimes - le black-out est justement du côté
des familles - disent qu'elles ne sont pas encore en mesure d'annoncer
ce qui est déjà négocié. Elles disent
qu'il y a effectivement des obstacles.
Il faut donc les interroger car ce sont elles qui sont impliquées
dans cette négociation.
Impliquées mais le règlement a été
fait à un stade plutôt politique, pas au stade des
familles des victimes car, les familles des victimes, toutes seules,
n'auraient jamais pu parvenir à un accord.
C'est la raison pour laquelle, depuis le début, nous vous
l'avons dit à plusieurs reprises, cet exercice est géré
par les familles avec l'appui, l'accompagnement diplomatique des
autorités françaises à tous les niveaux.
Est-ce que cet appui diplomatique comprend un conseil sur
les négociations ? J'ai eu une information qui dit que
la Libye aurait proposé 300 000 euros par famille de victimes
dans cette affaire, et qui est inacceptable pour les familles.
Conseillez-vous les familles d'accepter ou non ?
Je n'ai pas d'information spécifique mais nous avons été
en contact très fréquent avec les représentants
des familles, bien sûr.
(INAUDIBLE)
Non, je ne commente pas les chiffres.
La Grande-Bretagne a demandé le vote, pour demain,
au sujet de la résolution pour la levée des sanctions
contre la Libye, d'après des sources britanniques. Pouvez-vous
nous confirmer cela ?
Je ne suis pas sûr que les choses aient été
aussi spécifiques. Il y en a eu d'autres qui ont cité
d'autres échéances. De toute façon, nous
sommes évidemment, dans toute cette affaire, en contact
étroit et permanent avec, notamment, nos partenaires britanniques
et américains.
Le leader libyen a dit que la France a demandé la médiation
du président tunisien, du Premier ministre libanais et
du ministre de la Défense syrien pour aboutir à
ces bases d'accord. Confirmez-vous cette information ? Le ministre,
sur RFI hier, a parlé des bases d'un accord et non de la
base. Est-ce que parmi ces bases figure le statut juridique des
six condamnés libyens ?
Sur le second point de votre question, quand le ministre a parlé
des bases d'un accord, c'était sur la base, je me répète,
de ce que les familles avaient rapporté de Tripoli à
l'issue de leur négociation avec leurs partenaires libyens.
Je vous redis que ces négociations portaient sur l'indemnisation,
sur l'application du principe d'équité.
INAUDIBLE que le statut de ces six condamnés a été
également exclu de la négociation INAUDIBLE ?
Ce n'était pas l'enjeu puisque, encore une fois, il s'agissait
d'une négociation entre des particuliers et des représentants
de la Libye.
Sur le premier point, le terme médiation ne paraît
pas du tout approprié car cela a une connotation juridique.
Ce qui est vrai, c'est que dans le cadre des contacts diplomatiques
pris par les autorités françaises en appui à
la démarche des familles, il y a eu des contacts avec un
certain nombre de pays amis.
INAUDIBLE
Pas de manière spécifique mais disons que vous n'êtes
pas loin.
Après l'engagement politique pris par le Colonel Kadhafi
qui a pris l'initiative de dire que ces deux affaires sont désormais
derrière nous, peut-on dire aujourd'hui que l'idée
d'utiliser le veto contre la résolution britannique, côté
français, est totalement abandonnée ?
Je voudrais vous redire le texte de ce qu'a dit le Ministre hier
sur RFI. La formule est très claire :
Début de citation :Nous l'avons toujours dit. Nous soutenons
ce principe de levée des sanctions et bien sûr nous
serons amenés à en tirer très rapidement
les conclusions.Fin de citation.'
Y a-t-il eu une demande d'extradition ?
'Il y a tout simplement un mandat d'arrêt international
contre les six condamnés par contumace.'
Pourquoi n'y a-t-il pas de demande d'extradition comme pour le
capitaine Astiz ?
Il n'y a pas d'accord bilatéral d'extradition entre la
France et la Libye. Deuxièmement, il existe bien un mandat
d'arrêt international.
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