L'accord avec la Libye sur l'indemnisation des familles
des victimes du vol d'UTA n'a toujours pas été
finalisé. Il reste encore «quelques détails
techniques». Mais les négociations se poursuivent
dans la discrétion. Les différentes parties se
refusent pour le moment à toute déclaration concernant
la teneur de l'accord. Mais on sait d'ores et déjà
que l'on s'achemine vers un compromis. Que va lâcher la
France ?
Le mot «compromis» a été lâché
par la fondation Kadhafi présidée par Seif El-Islam,
le fils du chef de l'État libyen... Dans un communiqué,
cette fondation qui mène les négociations avec
les familles des victimes de l'attentat contre l'UTA, affirme
être parvenue à une «formule de compromis
satisfaisante pour toutes les parties». Paris, précise
le communiqué, va de son côté trouver un
règlement à l'affaire des libyens condamnés
par contumace par un tribunal français pour cet attentat.
Le ministre français des Affaires étrangères,
Dominique de Villepin, n'a pas été pour sa part,
aussi clair, mais il a quand même affirmé sur RFI
que les «bases d'un accord sont intervenues entre les
familles et la Libye».
Renonciation à demander
l’extradition
Selon nos informations, en effet, en obtenant une indemnisation
équitable et satisfaisante de la part de Tripoli, les
familles de victimes cesseraient de revendiquer l'extradition
des six Libyens condamnés par contumace en 1999, par
la cour d'assises de Paris, à la réclusion criminelle
à perpétuité.
Parmi eux figure notamment Abdallah Senoussi, beau-frère
du colonel Kadhafi et ancien numéro deux des services
secrets libyens.
Mais en aucun cas la décision de la justice française
ne sera modifiée. Les mandats internationaux délivrés
contre eux resteront en vigueur jusqu'en 2019. Plus de treize
ans après le drame, les familles des victimes vont peut-être
ainsi commencer à faire leur deuil.
Mouna EL BANNA
Article publié le 02/09/2003