victimes attentat

(Jeudi 2 septembre 2003)

Les dessous de l’accord avec la France


L'accord avec la Libye sur l'indemnisation des familles des victimes du vol d'UTA n'a toujours pas été finalisé. Il reste encore «quelques détails techniques». Mais les négociations se poursuivent dans la discrétion. Les différentes parties se refusent pour le moment à toute déclaration concernant la teneur de l'accord. Mais on sait d'ores et déjà que l'on s'achemine vers un compromis. Que va lâcher la France ?


Le mot «compromis» a été lâché par la fondation Kadhafi présidée par Seif El-Islam, le fils du chef de l'État libyen... Dans un communiqué, cette fondation qui mène les négociations avec les familles des victimes de l'attentat contre l'UTA, affirme être parvenue à une «formule de compromis satisfaisante pour toutes les parties». Paris, précise le communiqué, va de son côté trouver un règlement à l'affaire des libyens condamnés par contumace par un tribunal français pour cet attentat.

Le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, n'a pas été pour sa part, aussi clair, mais il a quand même affirmé sur RFI que les «bases d'un accord sont intervenues entre les familles et la Libye».

Renonciation à demander l’extradition

Selon nos informations, en effet, en obtenant une indemnisation équitable et satisfaisante de la part de Tripoli, les familles de victimes cesseraient de revendiquer l'extradition des six Libyens condamnés par contumace en 1999, par la cour d'assises de Paris, à la réclusion criminelle à perpétuité.

Parmi eux figure notamment Abdallah Senoussi, beau-frère du colonel Kadhafi et ancien numéro deux des services secrets libyens.

Mais en aucun cas la décision de la justice française ne sera modifiée. Les mandats internationaux délivrés contre eux resteront en vigueur jusqu'en 2019. Plus de treize ans après le drame, les familles des victimes vont peut-être ainsi commencer à faire leur deuil.

Mouna EL BANNA
Article publié le 02/09/2003

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