Réponses du porte-parole aux questions du point
de presse
(Paris, le 9 septembre 2003)
Le vote à l'ONU sur la levée des sanctions
contre la Libye, qu'en est-il ?
Sur la Libye, notre position a toujours été extrêmement
claire. Les négociations impliquent les familles d'une
part, la partie libyenne d'autre part. Dès que les familles
nous indiqueront qu'il existe un accord satisfaisant pour elles,
nous en tirerons les conséquences en ce qui concerne la
levée des sanctions. Vous savez que depuis le début
notre conduite s'est fondée, face aux conséquences
d'actes terroristes avérés, sur la notion d'équité
entre les familles de toutes les victimes quelle que soit leur
nationalité. Pour répondre de manière précise
à votre question, une réunion publique du Conseil
de Sécurité est prévue aujourd'hui à
10h15, heure de New York. Les contacts se poursuivent avec nos
partenaires.
Justement, la France avait une position contre et attendait
de voir les négociations avancées. Aujourd'hui,
il y a un accord de principe. Y a-t-il encore des négociations
? Pourquoi ne pas avoir une position définitive ?
Je vous l'ai dit, il faut que l'ensemble des familles nous confirmeront
qu'un accord, qu'elles jugent satisfaisant, a été
trouvé et c'est donc cela qui sera le facteur déclenchant
pour nous.
Le porte parole des familles des victimes a fait des déclarations
selon lesquelles les négociations concernant l'indemnisation
pourrait se poursuivre après la levée des sanctions.
Est-ce que cela veut dire que vous renoncez à l'usage du
veto contre la levée de ces sanctions ?
Je crois que l'élément important, encore une fois,
reste celui de la satisfaction des familles. C'est à elles
de nous dire à quel stade elles estimeront avoir obtenu
satisfaction. C'est pour nous, encore une fois, le critère.
Mais votre position reste inchangée ?
La position n'a pas changé. Elle reste la même depuis
le début de cet exercice, mais je vous redis que nous sommes
en contact avec l'ensemble de nos partenaires sur cette affaire.
Du côté des familles, il y a deux parties qui
négocient, qui représentent les familles des victimes
et incluent les 17 nationalités.. il y a le Collectif et
il y a aussi SOS Attentats, qui dit hier soir qu'elle ne change
pas sa position, qui ne souhaite pas que la France donne son accord
sur la levée des sanctions s'il n'y a pas un accord signé,
bouclé. Où cela met la France ? Vous avez une partie
des familles qui disent qu'elles sont flexibles et l'autre partie
qui est contre ? Est-ce que la France risque encore de demander
un report de ce vote aujourd'hui ?
Je crois que l'on est face à une situation qui évolue
rapidement et que les déclarations qui ont pu être
faites hier soir ne seraient plus les mêmes maintenant.
Nous suivons les choses de manière continue avec l'ensemble
des acteurs concernés.
Vous ne demandez pas un report encore aujourd'hui ? Est-ce
envisageable ?
Question théorique à ce stade. Nous sommes en contact
avec nos partenaires.
Cela veut dire que vous allez avoir une réponse des
familles aujourd'hui sur la Libye ? Et si vous n'avez pas de réponse,
que se passe-t-il ?
Nous suivons la situation de manière continue et en temps
réel. Je ne peux pas vous en dire plus.
Vous allez avoir une réponse ou pas des familles ?
Nous verrons.
Vous avez dit que vous alliez attendre les familles pour vous
dire à quel stade elles sont satisfaites en quelque sorte.
Est-ce que l'on peut comprendre qu'il y aura possibilité
d'accepter la levée des sanctions sans que l'accord soit
conclu avec des garanties pour accepter la levée des sanctions
?
Je ne peux pas vous en dire plus à ce stade.
Il y aurait une information fiable qui circule qui dit que
les Libyens vont faire le nécessaire après le vote
aux Nations unies ?
Vous savez, il circule beaucoup d'informations sur cette affaire.
J'ai dit ' fiable ' ?
Je vous en laisse la responsabilité de cet adjectif. Tout
ce que je vous redis c'est que nous suivons la chose en temps
réel, en liaison avec l'ensemble des parties concernées
à un titre ou à un autre par cette affaire. Nous
attendons qu'une évaluation en soit faite et que nous puissions
en tirer les conséquences.
Est-ce que vous êtes pessimiste ou optimiste sur les
résultats ?
Le porte parole n'est jamais ni optimiste ni pessimiste.
Est-ce que je peux comprendre que vous avez toujours la même
position de principe, à savoir en l'absence de traitement
équitable, vous allez vous opposer à la levée
des sanctions ? Est-ce que ce principe est toujours de rigueur
?
Nous nous battons pour un principe d'équité et,
dès lors que ce principe d'équité sera mis
en oeuvre, nous n'aurons plus de raison de nous opposer à
la levée des sanctions.
Il y a une souplesse dans la mise en oeuvre de ce principe ?
Encore une fois, c'est une question d'appréciation en liaison
avec l'ensemble des parties. Je ne pourrai pas vous en dire plus.
Déclaration du porte-parole du Quai d'Orsay
(Paris, le 9 septembre 2003)
Après des contacts à l'occasion du Gymnich, le ministre
des Affaires étrangères, Dominique de VILLEPIN,
s'est entretenu deux fois aujourd'hui avec son homologue britannique,
M. Jack STRAW, sur la question du règlement des affaires
de Lockerbie et du DC10 d'UTA.
Il a rappelé au ministre britannique notre position : si
un vote devait avoir lieu cet après-midi sur la levée
des sanctions contre la Libye aux Nations Unies, et en l'absence
d'un accord équitable qui apparaît aujourd'hui à
portée de main entre les représentants des familles
et la partie libyenne, la France n'aurait pas d'autre choix que
de s'opposer au projet de résolution. M. de VILLEPIN a
donc demandé à son collègue britannique de
reporter le vote pour permettre l'aboutissement d'une solution
satisfaisante pour tous.
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