Réponses du porte-parole aux questions du point
de presse
(Paris, le 12 septembre 2003)
Dans le Figaro d'aujourd'hui, l'accord de cette semaine est
un accord de principe pour que les autorités libyennes
discutent avec les autorités françaises sur bon
nombre de points y compris le sort des 6 Libyens condamnés
par la justice française, y compris sur un accord d'amitié
entre les deux pays ? Pouvez-vous confirmer ou démentir
ces informations ?
Je ne confirme, ni ne démens. Je vous renvoie d'abord sur
la déclaration du ministre hier. J'ajoute que, comme vous
le savez, depuis le début, la négociation sur l'indemnisation
des victimes du vol UTA 772 a été une négociation
entre les familles d'une part, la fondation Kadhafi d'autre part.
Le gouvernement français n'est pas engagé dans cette
négociation.
Si c'était une négociation avec les familles
et la fondation, on ne peut pas parler, en fait, d'un accord de
principe pour des discussions quelconques entre les autorités
?
Il n'y en a pas eu. Tout au long de ce processus, ce qu'il y a
eu, c'était un appui, un soutien des autorités françaises
qui a pris diverses formes : un soutien politique, diplomatique,
un soutien logistique. Mais le champ de négociation était
parfaitement circonscrit entre les partenaires que je vous ai
indiqués, les familles d'une part, la fondation d'autre
part.
En ce qui concerne ces 6 personnes, la France n'a jamais changé
de position et vous la connaissez.
Sur l'accord lui-même. Je comprends que la France n'est
pas directement impliquée, mais est-ce qu'on peut savoir
si en effet les entreprises françaises qui opèrent
en Libye vont contribuer au paiement des indemnités versées
aux familles, ce qui est quand même du domaine aussi un
peu du gouvernement ? D'autre part, sur le vote des Nations unies
lui-même, quelle sera l'attitude de la France, c'est-à-dire,
est-ce qu'on votera la levée des sanctions ou est-ce que,
comme les Etats Unis l'avaient laissé entendre, on s'abstiendra
?
Sur le premier point. Vous savez qu'il y a une nouvelle phase
de négociations qui doit s'engager entre les familles et
la fondation libyenne. Nous ne préjugeons pas le résultat
de cette négociation. Nous attendons d'en connaître
le résultat. A ce stade, je n'ai aucun commentaire à
faire sur ce point.
Sur le second point, je vous redis que dès lors que les
familles sont parvenues à un accord, je vous relis le texte
:'la France n'a naturellement plus d'opposition à ce que
le Conseil de Sécurité vote la levée des
sanctions contre la Libye le plus rapidement possible à
New York' et vous savez, qu'en principe, c'est prévu pour
aujourd'hui, je crois, à 10h30 heure de New York.
C'est abstention ou opposition ?
Je n'ai rien de plus à dire.
On dit qu'il faut un accord équitable qui satisfait
les familles et comme cela la France ne se sent plus dans l'obligation
de retarder ou de bloquer la levée des sanctions à
l'ONU au Conseil de Sécurité contre la Libye. Maintenant,
on arrive jeudi, on dit qu'il y a un accord de principe. Les familles
se disent satisfaites mais certaines parties m'ont signalé
hier que l'on va vers un accord définitif qui n'est pas
encore fait, et cela va prendre peut-être un mois ou plus.
On ne connait pas le montant de l'accord. Comment peut-on juger
si cela est équitable ou pas ? On a une fourchette qui
n'est pas d'accord. Ensuite, on a le fils de Kadhafi qui dit 'ce
sont des sociétés françaises qui vont peut-être
payer', c'est peut-être un accord avec les familles mais
je ne sais pas si c'est un accord avec les sociétés
françaises ? En plus il dit que ce n'est pas un accord
négocié au niveau des familles, c'est un accord
politique, il l'a dit lui-même 'c'est un accord politique
qui est intervenu après l'intervention du président
de la République auprès de M. Kadhafi' pour essayer
d'avoir le maximum de flexibilité côté libyen.
Première question : est-ce qu'il y a un accord qui satisfait
les familles et dégage la France de sa responsabilité
morale dans cette histoire ? Deuxième question : S'il y
a un accord, quel est cet accord et quand va-t-il rentrer en application
?
Je ne peux que vous renvoyer à ce qu'ont dit les familles
elles-mêmes, vous y étiez. Les représentants
des familles, leurs représentants mandatés, ont
marqué qu'ils avaient atteint un accord mais qu'il y avait
matière à des négociations supplémentaires.
C'est un accord que l'on négocie encore ?
Pour nous, je vous l'ai toujours dit, ce qui était important
c'était que les familles expriment une satisfaction, qu'elles
s'estiment satisfaites du résultat de leurs négociations
avec la partie libyenne. C'est ce qu'elles ont dit. Dès
lors, nous avons pris la position qu'a exprimée le ministre
hier.
Vous pouvez nous parler de l'accord de principe ?
Non je ne peux pas.
Il y a des sociétés françaises publiques
qui travaillent en Libye. Si elles veulent contribuer au financement
du fond, cela devrait être transparent et elles devraient
peut-être rendre compte aux autorités françaises
également si elles contribuaient d'une manière ou
d'une autre à financer ou à alimenter le fond d'indemnités
pour les ayant-droits ?
Tout cela, en ce qui nous concerne, est hypothétique.
Est-ce que le contribuable français va indemniser les
familles de l'UTA ?
Je vous explique, depuis le début, que ces négociations
sont entre les familles et les parties libyennes, pas avec l'Etat
français ou avec le fisc français, non. Je crois
que le champ est clairement défini.
Etes vous au courant que les autorités libyennes ont
transmis une certaine somme d'argent sur des comptes pour satisfaire
la demande des familles françaises d'être sûr
que l'indemnité va arriver ?
Aucune information en ce qui me concerne. Interrogez, s'il vous
plaît, les familles.
Une certaine source parlait d'un montant de 500.000 à
un million de dollars d'indemnisation. Ce montant est-il exact
?
Je n'ai aucune information à vous donner sur les montants,
ni d'ailleurs sur les détails précis de cette affaire.
En ce qui concerne les entreprises françaises mentionnées
par le fils du Colonel Kadhafi, est-ce que ces paroles n'engagent
que la personne qui les a dites et pas du tout le gouvernement
français ?
Je ne sais pas. Il s'agit d'une déclaration d'une personne
qui dirige une fondation.
Est-ce que la somme d'argent que la Libye doit payer pour
les familles des victimes est imposable ou pas ?
Je suis bien embarrassé pour vous répondre. On se
renseignera.
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