victimes attentat

(Samedi 13 septembre 2003, 16h22)

Paris et Tripoli admettent n'avoir pas réglé
l'affaire UTA

PARIS (Reuters) - La Libye et le collectif des victimes de l'attentat contre le DC-10 d'UTA en 1989 au-dessus du Ténéré (Niger) ont reconnu n'avoir toujours pas trouvé d'accord sur un montant d'indemnisation mais ont réaffirmé leur engagement à y parvenir dans un mois.

"La Fondation (...) Kadhafi estime que le montant devant être accordé aux membres de la famille de chaque victime ne devrait pas être supérieur à un million de dollars. Les 'Familles du DC-10 UTA en colère' envisagent d'obtenir un montant supérieur", disent les deux parties dans un communiqué commun.

"Les négociations en cours permettront de déterminer le montant définitif et le mécanisme de reversement", ajoutent-ils, évoquant un "climat de confiance constructif". C'est la première fois qu'elles reconnaissent qu'aucun accord véritable n'a été signé sur l'affaire.

Jeudi, les représentants du Collectif et de l'association SOS-Attentats avaient pourtant annoncé un accord de principe au quai d'Orsay, et expliqué qu'ils ne s'opposaient pas à la levée des sanctions contre la Libye à l'Onu.

Une interview vendredi du président de la Fondation Kadhafi, Seïf al-Islam Kadhafi, a ensuite semé le trouble chez les familles des 170 victimes de cet attentat. Le fils du colonel Mouammar Kadhafi parlait de verser une somme d'un million de dollars par victime et précisait que les entreprises françaises en Libye seraient mises à contribution.

Il demandait même "une solution" pour les six Libyens condamnés à perpétuité par contumace en 1999 pour l'attentat. Leur sort, en suspens puisqu'il sont visés par des mandats d'arrêt internationaux, n'avait jamais jusqu'ici fait l'objet de négociations.

Dans leur communiqué, la Fondation Kadhafi et le Collectif ne mentionnent pas ces problèmes. En revanche, il est maintenant question de "préparer un événement attestant de la réconciliation, par exemple de l'organisation conjointe d'un voyage de parents de victimes sur le lieu du crash".

La France s'est abstenue au Conseil de sécurité de l'Onu vendredi et la levée des sanctions décrétées contre Tripoli en 1992 et 1993 et suspendues depuis 1999, a été décidée.

Tripoli a versé 2,7 milliards de dollars aux familles des 270 victimes de l'attentat de Lockerbie (Ecosse) contre un Boeing de la PanAm en 1988. Certaines familles de victimes du vol UTA ont touché de 3.000 à 30.000 euros et d'autres rien.


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