PARIS (Reuters) - La Libye et
le collectif des victimes de l'attentat contre le DC-10 d'UTA
en 1989 au-dessus du Ténéré (Niger) ont reconnu
n'avoir toujours pas trouvé d'accord sur un montant d'indemnisation
mais ont réaffirmé leur engagement à y parvenir
dans un mois.
"La Fondation (...) Kadhafi estime que le montant devant
être accordé aux membres de la famille de chaque
victime ne devrait pas être supérieur à un
million de dollars. Les 'Familles du DC-10 UTA en colère'
envisagent d'obtenir un montant supérieur", disent
les deux parties dans un communiqué commun.
"Les négociations en cours permettront de déterminer
le montant définitif et le mécanisme de reversement",
ajoutent-ils, évoquant un "climat de confiance constructif".
C'est la première fois qu'elles reconnaissent qu'aucun
accord véritable n'a été signé sur
l'affaire.
Jeudi, les représentants du Collectif et de l'association
SOS-Attentats avaient pourtant annoncé un accord de principe
au quai d'Orsay, et expliqué qu'ils ne s'opposaient pas
à la levée des sanctions contre la Libye à
l'Onu.
Une interview vendredi du président de la Fondation Kadhafi,
Seïf al-Islam Kadhafi, a ensuite semé le trouble chez
les familles des 170 victimes de cet attentat. Le fils du colonel
Mouammar Kadhafi parlait de verser une somme d'un million de dollars
par victime et précisait que les entreprises françaises
en Libye seraient mises à contribution.
Il demandait même "une solution" pour les six
Libyens condamnés à perpétuité par
contumace en 1999 pour l'attentat. Leur sort, en suspens puisqu'il
sont visés par des mandats d'arrêt internationaux,
n'avait jamais jusqu'ici fait l'objet de négociations.
Dans leur communiqué, la Fondation Kadhafi et le Collectif
ne mentionnent pas ces problèmes. En revanche, il est maintenant
question de "préparer un événement attestant
de la réconciliation, par exemple de l'organisation conjointe
d'un voyage de parents de victimes sur le lieu du crash".
La France s'est abstenue au Conseil de sécurité
de l'Onu vendredi et la levée des sanctions décrétées
contre Tripoli en 1992 et 1993 et suspendues depuis 1999, a été
décidée.
Tripoli a versé 2,7 milliards de dollars aux familles
des 270 victimes de l'attentat de Lockerbie (Ecosse) contre un
Boeing de la PanAm en 1988. Certaines familles de victimes du
vol UTA ont touché de 3.000 à 30.000 euros et d'autres
rien.
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