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(lundi 13 octobre 2003, 12h25)

Attentat contre le DC-10 d'UTA: des Libyens attendus à Paris

TRIPOLI (AFP) - Une délégation libyenne doit partir lundi pour Paris afin de poursuivre les négociations sur une indemnisation définitive avec les familles des victimes de l'attentat contre le DC-10 d'UTA.

Une délégation de la Fondation Kadhafi doit "partir pour Paris cet après-midi afin de poursuivre les négociations", a indiqué Saleh Abdel Salam, directeur de cette fondation qui mène les pourparlers avec les familles des victimes de l'attentat survenu le 19 septembre 1989. Les négociateurs doivent arriver dans la capitale française en milieu d'après-midi.

L'attentat contre le DC-10 d'UTA avait fait 170 morts de 17 nationalités, dont 54 Français, au-dessus du désert du Ténéré (Niger). Après que le président français Jacques Chirac eut fermement rappelé samedi à la Libye ses engagements, les contacts avaient repris in extremis, quelques heures seulement avant l'expiration samedi à minuit d'un délai d'un mois, fixé le 11 septembre, pour conclure les négociations.

"J'ai vu un signe positif dans le fait que, à la limite du temps imparti, les négociations ont été reprises", a dit M. Chirac lors d'un point de presse commun avec le chancelier allemand Gerhard Schroeder dimanche à Paris. "J'espère que ces négociations donneront un résultat positif", a-t-il poursuivi, ajoutant souhaiter que "les engagements pris au plus haut niveau par la Libye -s'agissant aussi bien du chef de l'Etat (Mouammar Kadhafi) que du président de la Fondation Kadhafi- soient respectés".

Une source officielle libyenne avait indiqué samedi qu'une délégation des familles des victimes de l'attentat était attendue lundi à Tripoli, alors que le porte-parole du Collectif des familles de victimes, Guillaume Denoix de Saint-Marc, avait exprimé le souhait qu'une rencontre se déroule en début de semaine à Paris. Un accord de principe avait été signé le 11 septembre entre les représentants des familles de victimes et la Fondation Kadhafi, présidée par un fils du leader libyen, Seïf el-Islam, prévoyant un engagement à conclure les négociations d'indemnisation dans un délai d'un mois.

Cet accord avait évité à la France d'opposer son veto le 12 septembre à la levée des sanctions de l'Onu imposées à la Libye depuis 1992, alors que Washington et Londres faisaient pression pour leur levée après avoir obtenu de leur côté, en août, un accord sur l'indemnisation des victimes de l'attentat de Lockerbie. Cet attentat avait fait 270 morts en 1988.

Mais depuis la venue à Paris le 19 septembre d'un négociateur libyen, les discussions n'avaient pas repris. Lors de ce dernier contact, les Libyens avaient confirmé deux propositions : une indemnité d'un million de dollars par famille (celles de l'attentat de Lockerbie ont obtenu quatre millions) et la création, pour alimenter ces paiements, d'un fonds financé par les entreprises françaises opérant en Libye. La première proposition avait été jugée "inacceptable" par les familles qui avaient qualifié la seconde de "cynique".

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