TRIPOLI (AFP) - Une délégation
libyenne doit partir lundi pour Paris afin de poursuivre les négociations
sur une indemnisation définitive avec les familles des
victimes de l'attentat contre le DC-10 d'UTA.
Une délégation de la Fondation Kadhafi doit "partir
pour Paris cet après-midi afin de poursuivre les négociations",
a indiqué Saleh Abdel Salam, directeur de cette fondation
qui mène les pourparlers avec les familles des victimes
de l'attentat survenu le 19 septembre 1989. Les négociateurs
doivent arriver dans la capitale française en milieu d'après-midi.
L'attentat contre le DC-10 d'UTA avait fait 170 morts de 17 nationalités,
dont 54 Français, au-dessus du désert du Ténéré
(Niger). Après que le président français
Jacques Chirac eut fermement rappelé samedi à la
Libye ses engagements, les contacts avaient repris in extremis,
quelques heures seulement avant l'expiration samedi à minuit
d'un délai d'un mois, fixé le 11 septembre, pour
conclure les négociations.
"J'ai vu un signe positif dans le fait que, à la
limite du temps imparti, les négociations ont été
reprises", a dit M. Chirac lors d'un point de presse commun
avec le chancelier allemand Gerhard Schroeder dimanche à
Paris. "J'espère que ces négociations donneront
un résultat positif", a-t-il poursuivi, ajoutant souhaiter
que "les engagements pris au plus haut niveau par la Libye
-s'agissant aussi bien du chef de l'Etat (Mouammar Kadhafi) que
du président de la Fondation Kadhafi- soient respectés".
Une source officielle libyenne avait indiqué samedi qu'une
délégation des familles des victimes de l'attentat
était attendue lundi à Tripoli, alors que le porte-parole
du Collectif des familles de victimes, Guillaume Denoix de Saint-Marc,
avait exprimé le souhait qu'une rencontre se déroule
en début de semaine à Paris. Un accord de principe
avait été signé le 11 septembre entre les
représentants des familles de victimes et la Fondation
Kadhafi, présidée par un fils du leader libyen,
Seïf el-Islam, prévoyant un engagement à conclure
les négociations d'indemnisation dans un délai d'un
mois.
Cet accord avait évité à la France d'opposer
son veto le 12 septembre à la levée des sanctions
de l'Onu imposées à la Libye depuis 1992, alors
que Washington et Londres faisaient pression pour leur levée
après avoir obtenu de leur côté, en août,
un accord sur l'indemnisation des victimes de l'attentat de Lockerbie.
Cet attentat avait fait 270 morts en 1988.
Mais depuis la venue à Paris le 19 septembre d'un négociateur
libyen, les discussions n'avaient pas repris. Lors de ce dernier
contact, les Libyens avaient confirmé deux propositions
: une indemnité d'un million de dollars par famille (celles
de l'attentat de Lockerbie ont obtenu quatre millions) et la création,
pour alimenter ces paiements, d'un fonds financé par les
entreprises françaises opérant en Libye. La première
proposition avait été jugée "inacceptable"
par les familles qui avaient qualifié la seconde de "cynique". |