PARIS (Reuters) - Les négociations
sur l'indemnisation des proches des victimes de l'attentat contre
le DC-10 d'UTA en 1989 doivent reprendre mardi à Paris,
a fait savoir Guillaume Denoix de Saint Marc, porte-parole d'un
collectif de familles, après 48 heures d'interrogations
sur le lieu et la date de ces discussions.
"Une délégation libyenne est en route pour
Paris. Les discussions doivent commencer mardi matin", a-t-il
dit à Reuters, précisant qu'elles se tiendraient
"à Paris ou en région parisienne, dans un lieu
tenu secret à l'exigence des Libyens".
Quatre membres de la Fondation Kadhafi, dont son directeur, devraient
participer à cette réunion, a ajouté Guillaume
Denoix de Saint Marc, dont le père figurait parmi les 170
victimes de l'attentat.
Leur venue "est un signe positif, un geste de bonne volonté
que nous apprécions", a-t-il ajouté.
La délégation française est pour l'instant
exclusivement composée de représentants du collectif
des familles du DC-10 en colère, Guillaume Denoix de Saint
Marc, son épouse et l'avocat du collectif Valéry
Denoix de Saint Marc.
SOS-Attentats, qui représente également les proches
des 170 victimes, n'a pas confirmé sa présence.
Dimanche, la présidente de l'association, Françoise
Rudetzki, avait déclaré qu'il n'y avait "plus
rien à négocier".
"Nous avons suffisamment discuté. Nous sommes en
droit d'obtenir une proposition chiffrée et concrète",
avait-elle estimé.
Pour Guillaume Denoix de Saint Marc, la réunion de mardi
s'attaquera "au fond du problème": le montant
des indemnisations, une solution pour les familles oubliées
en 1999 à l'issue du procès français des
responsables de l'attentat et le mode de règlement".
Dimanche, le porte-parole du collectif jugeait qu'un accord était
possible avant la fin de la semaine. "C'est toujours ce que
je pense. Il y a de la bonne volonté", a-t-il confirmé
à Reuters lundi matin.
Les contacts ont repris de part et d'autre de la Méditerranée
après la mise en garde de Jacques Chirac à la Libye,
samedi, quelques heures avant l'expiration du délai fixé
par l'accord de principe du 11 septembre dernier.
Dans un premier temps, la Fondation Kadhafi avait proposé
qu'une délégation française se rende à
Tripoli avant de finalement accepter d'envoyer ses représentants
à Paris.
Selon SOS-Attentats et le collectif des familles, la dernière
proposition libyenne s'élève à un million
de dollars par victime.
Dans le dossier du Boeing de la Panam qui a explosé en
décembre 1988 au-dessus de Lockerbie, en Ecosse, la Libye
a accepté en août de verser 2,7 milliards de dollars
aux familles des 270 victimes.
Certains proches des victimes du vol UTA ont touché de
3.000 à 30.000 euros au terme d'un procès à
Paris en 1999 mais une partie des familles n'a jamais été
indemnisée.
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