victimes attentat

(mardi 14 octobre 2003, 12h48)

DC-10: discrétion autour de la rencontre prévue entre Libyens et familles

PARIS (AFP) - La tenue d'une rencontre programmée mardi à Paris entre les représentants des familles de victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA en 1989 désireux de parvenir à un accord d'indemnisation définitive et les responsables de la Fondation Kadhafi, était entourée de la plus grande discrétion.

A la demande de ses hôtes libyens, le porte-parole du Collectif des familles de victimes s'était engagé à ne pas dévoiler le lieu de la rencontre, à Paris ou en proche banlieue. Selon une source proche du dossier, les trois interlocuteurs libyens auraient menacé de regagner leur pays si la rencontre venait à être médiatisée.

A la veille de cette rencontre, à laquelle aucun représentant du ministère des Affaires étrangères français ne prend part -comme convenu entre les deux parties- la décision de Tripoli d'envoyer une délégation à Paris avait d'abord été interprétée par les familles comme un "signe positif".

Toutefois, dans l'après-midi, Seif-al-Islam, fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi s'était dit peu disposé à revenir sur un accord en six points, -tenu secret et "accepté par les Français" selon lui- conclu le 11 septembre dernier, lors de la dernière rencontre entre les deux parties. Aux termes de celui-ci, Tripoli s'était engagé à "payer au maximum un million de dollars par victime".

Le mois dernier, le Collectif avait qualifié d'"inacceptable" la proposition "de principe" d'un million de dollars. Celle-ci est très éloignée des 4 millions de dollars devant être alloués aux familles des victimes de l'attentat de Lockerbie (Ecosse) qui a fait 270 victimes en 1988, en vertu d'un accord signé en août dernier entre Tripoli, Londres et Washington.

Interrogée mardi matin par l'AFP, Brigitte Moret, soeur de Nicole Deblicker, victime de l'attentat il y a quatorze ans, résumait l'opinion des familles de victimes. "Nous avons longuement discuté entre nous, on sait ce que l'on veut et on fait confiance à nos négociateurs", disait-elle. "Nous voulons que les Libyens reconnaissent leur responsabilité. Nous nous sommes également entendus entre nous sur le montant de l'indemnisation que nous souhaitons, que je préfère ne pas révéler".

Brigitte Moret, qui réside à Aix-en-Provence, espère que l'heure est venue de pouvoir enfin "démarrer notre deuil".

L'attentat contre le DC-10 d'UTA en 1989 avait fait 170 morts de 17 nationalités, dont 54 Français, au-dessus du désert du Ténéré (Niger).

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