PARIS (AFP) - La tenue d'une
rencontre programmée mardi à Paris entre les représentants
des familles de victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA en 1989
désireux de parvenir à un accord d'indemnisation
définitive et les responsables de la Fondation Kadhafi,
était entourée de la plus grande discrétion.
A la demande de ses hôtes libyens, le porte-parole du Collectif
des familles de victimes s'était engagé à
ne pas dévoiler le lieu de la rencontre, à Paris
ou en proche banlieue. Selon une source proche du dossier, les
trois interlocuteurs libyens auraient menacé de regagner
leur pays si la rencontre venait à être médiatisée.
A la veille de cette rencontre, à laquelle aucun représentant
du ministère des Affaires étrangères français
ne prend part -comme convenu entre les deux parties- la décision
de Tripoli d'envoyer une délégation à Paris
avait d'abord été interprétée par
les familles comme un "signe positif".
Toutefois, dans l'après-midi, Seif-al-Islam, fils du dirigeant
libyen Mouammar Kadhafi s'était dit peu disposé
à revenir sur un accord en six points, -tenu secret et
"accepté par les Français" selon lui-
conclu le 11 septembre dernier, lors de la dernière rencontre
entre les deux parties. Aux termes de celui-ci, Tripoli s'était
engagé à "payer au maximum un million de dollars
par victime".
Le mois dernier, le Collectif avait qualifié d'"inacceptable"
la proposition "de principe" d'un million de dollars.
Celle-ci est très éloignée des 4 millions
de dollars devant être alloués aux familles des victimes
de l'attentat de Lockerbie (Ecosse) qui a fait 270 victimes en
1988, en vertu d'un accord signé en août dernier
entre Tripoli, Londres et Washington.
Interrogée mardi matin par l'AFP, Brigitte Moret, soeur
de Nicole Deblicker, victime de l'attentat il y a quatorze ans,
résumait l'opinion des familles de victimes. "Nous
avons longuement discuté entre nous, on sait ce que l'on
veut et on fait confiance à nos négociateurs",
disait-elle. "Nous voulons que les Libyens reconnaissent
leur responsabilité. Nous nous sommes également
entendus entre nous sur le montant de l'indemnisation que nous
souhaitons, que je préfère ne pas révéler".
Brigitte Moret, qui réside à Aix-en-Provence, espère
que l'heure est venue de pouvoir enfin "démarrer notre
deuil".
L'attentat contre le DC-10 d'UTA en 1989 avait fait 170 morts
de 17 nationalités, dont 54 Français, au-dessus
du désert du Ténéré (Niger). |