Réponses du porte-parole à une question
du point de presse
(Paris, le 14 octobre 2003)
Les négociations avec la Libye recommencent aujourd'hui
à Paris. Ont-elles déjà débuté
ou commencent-elles plus tard dans la journée ?
Les discussions entre les familles des victimes et la Fondation
Qaddafi reprennent à Paris et nous nous en félicitons.
Nous souhaitons que la reprise de ces négociations permette
qu'elles aboutissent dans les meilleurs délais. Mais, je
vous le redis, il s'agit bien de discussions entre les familles
des victimes et la Fondation Qaddafi.
Elles n'ont donc pas encore repris ?
Elles reprennent apparemment aujourd'hui, mais je ne sais pas
si c'est en cours.
Quelles cartes la France peut-elle jouer dans cette affaire,
étant donné que le Conseil de Sécurité
a déjà voté la levée des sanctions
contre la Libye, qui ne veut payer qu'un million par victime,
alors qu'elle en a payé quatre dans le cas des victimes
de Lockerbie ? Quels sont les moyens de pressions de la France
sur le gouvernement libyen ?
Je serais tenté de vous renvoyer vers ce qu'a dit le président
de la République, notamment dimanche soir après
le Sommet franco-allemand. Il a été extrêmement
clair et il n'y a rien a ajouter. Je vous relis ce qu'a dit le
ministre hier soir à Luxembourg : 'je vous rappelle qu'il
y a un engagement très fort qui a été pris,
c'est le meilleur levier possible, c'est un engagement très
fort pris au sommet de l'Etat libyen, par le Colonel Qaddafi lui-même.
A présent les négociations entre la Fondation et
les associations représentant les victimes reprennent,
nous souhaitons donc qu'elles puissent aboutir dans les meilleurs
délais, et je crois que chacun est conscient de l'importance
de l'enjeu.
En ce qui concerne la France, le président de la République
a eu l'occasion de le dire à Rabat, c'est un élément
tout à fait important qui conditionne le développement
des relations normales avec la Libye.
Seif el Islam a dit que c'est le gouvernement français
qui entrave un peu les négociations. Que voulait-il dire
par là ?
Le gouvernement français n'est pas partie à des
négociations qui, je dois le redire, se déroulent
entre cette fondation Qaddafi, qu'il dirige, et les représentants
des familles. Le gouvernement français n'est pas impliqué
dans cette négociation, qu'il soutient, par ailleurs, qu'il
appuie fortement, à laquelle il est attentif, mais à
laquelle il n'est pas partie.
Une des parties, SOS Attentats, exprime son mécontentement
du processus dès le début. Elle dit qu'on n'aurait
jamais dû lever les sanctions, qu'on n'a plus de moyen de
pression sur la Libye maintenant, et de plus, qu'il n'y a jamais
eu de papier écrit noir sur blanc de la part des libyens.
Mme Rudetzki se plaint en particulier de se retrouver à
chaque fois face à des gens qui n'ont pas le pouvoir de
décision. Elle a été cinq fois en Libye pour
rien, et maintenant elle dit qu'elle ne veut pas repartir négocier
sauf s'il y a un accord final, et qu'elle quittera la table des
négociations s'il n'y a pas un papier écrit. Avez-vous
eu connaissance d'un papier écrit fourni par la Libye ?
Le 11 septembre, je comprends qu'il y avait un accord entre les
familles et leurs interlocuteurs. C'était un accord de
principe. Par ailleurs, je vous rappelle que l'ensemble des familles
se sont félicitées de l'intervention du président
de la République.
D'accord, mais le problème vient du fait que la Libye
ne présente pas un accord pour signature, ce sont des pourparlers
incessants, d'après SOS Attentats.
Les discussions reprennent et nous souhaitons qu'elles permettent
d'aboutir.
Avez-vous eu connaissance de dissensions entre les deux parties
qui représentent les familles?
C'est à elles de commenter leurs positions. Je n'ai pas
de commentaire à faire sur ce point.
Dans l'interview par Luc de Barochez dans le Figaro, le fils de
Qaddafi avait dit que des entreprises françaises contribueraient
au fonds d'indemnisation. Y a-t-il du nouveau sur cette déclaration
qui est un peu un OVNI ?
C'est une déclaration qui remonte à plusieurs semaines,
à laquelle nous avions réagi à l'époque.
Je vous renvoie à nos déclarations de ce moment-là.
Je voudrais évoquer une autre interview de Seif el
Islam Qaddafi, donnée à une grande agence de presse
hier soir. Le fils du leader libyen y évoque six clauses
secrètes qui ont été arrêtées
entre la France et la Libye. Il accuse la France de ne pas tenir
ses engagements. Avez-vous un commentaire pour que nous puissions
comprendre au moins de quoi il parle?
Je vais vous répondre de manière très simple.
Il n'y a absolument aucun accord secret de quelque type que ce
soit, de quelque nature que ce soit. Nous avons toujours considéré
et dit que cette affaire devait se régler dans la transparence
la plus totale entre les familles d'une part, la Fondation d'autre
part.
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