victimes attentat

(lundi 20 octobre 2003, 18h59)

DC-10 d'UTA: le fils Kadhafi menace de bloquer les négociations

GENEVE (Reuters) - Les négociations d'indemnisation des familles des victimes de l'attentat contre le DC-10 d'UTA ne reprendront pas tant que Paris refusera de discuter de contreparties financières pour la mort de trois aviateurs libyens tués par l'armée française dans les années 80, a déclaré lundi à Reuters Television Seïf el-Islam Kadhafi.

Les négociations ont été interrompues samedi car les deux parties se trouvaient dans une "impasse", a dit le fils du dirigeant libyen, ajoutant que Paris avait "renié tous ses engagements".

Seïf el-Islam invoque depuis le mois dernier un document confidentiel qui, selon lui, aurait été signé entre Tripoli et Paris et qui réglerait, entre autres, la question des indemnisations des familles des trois aviateurs tués pendant la guerre civile au Tchad.

"Nous ne reprendrons pas les négociations tant que cet engagement ne sera pas respecté. Soit ils respectent cet engagement, soit plus de négociations", a-t-il déclaré en marge de l'inauguration d'une exposition d'art libyen à Genève.

"Les Français devraient faire preuve de souplesse et dire 'OK, il y a bien quelque chose entre les Français et les Libyens et nous sommes prêts à négocier avec eux'", a-t-il poursuivi.

"De cette façon, nous pourrions faire quelque chose mais s'ils démentent en bloc, c'est dommage", a conclu Seïf el-Islam, qui dirige la Fondation Kadhafi.

La délégation libyenne a quitté Paris samedi après plusieurs jours de flou sur l'état des négociations avec les représentants des familles des 170 victimes de l'attentat de septembre 1989 contre le DC-10 d'UTA.

Au terme d'un procès qui s'est tenu en France en 1999, certaines familles ont été indemnisées, la Libye acceptant de verser au total 34 millions de dollars.

Les négociations en vue d'une indemnisation supplémentaire ont repris en août, après l'annonce du versement par Tripoli de 2,7 milliards de dollars aux familles des 270 victimes de l'attentat contre un Boeing de la Panam en décembre 1988 au-dessus de Lockerbie, en Ecosse.

Les autorités françaises ont démenti l'existence de tout document secret et Jacques Chirac a prévenu que Tripoli s'exposait à des "conséquences" s'il ne respectait pas les engagements stipulés dans l'accord-cadre signé le 11 septembre entre les familles et la Fondation Kadhafi.

Les familles "nous comprennent", a affirmé lundi Seïf el-Islam. "Elles ne sont pas en colère contre nous et disent que nous avons fait de notre mieux. C'est là où nous en sommes, je ne peux rien y changer. J'essaie d'aider mais je suis désolé, c'est la décision de mon gouvernement".

 

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