LONDRES (AP) - Les mauvaises
relations entre le président français Jacques Chirac
et le dirigeant libyen Moammar Kadhafi bloquent l'obtention d'un
accord sur l'indemnisation des familles des victimes de l'attentat
contre le DC-10 d'UTA en 1989, a affirmé vendredi un fils
du colonel Kadhafi.
"Cette question est personnelle et pas politique", a
déclaré Seif el-Islam Kadhafi, le dirigeant de la
Fondation qui négocie actuellement avec les familles des
170 personnes mortes dans l'explosion de l'avion au-dessus du
désert du Ténéré, au Niger.
Selon lui, la Libye a de bons contacts avec les représentants
des familles des victimes. "Nous comprenons leurs préoccupations.
Le seul problème que nous ayons c'est avec le gouvernement
français", a-t-il expliqué.
Le fils du colonel Kadhafi s'est exprimé au ministère
britannique des Affaires étrangères (Foreign Office)
après avoir rencontré des diplomates et des spécialistes
du pétrole sur la sécurité des réserves
énergétiques internationales.
Les négociations entre la Fondation Kadhafi et les familles
des victimes du DC-10 d'UTA ont été suspendues la
semaine dernière, quelques jours après la mise en
garde de Jacques Chirac qui avait prévenu que les relations
franco-libyennes souffriraient si la Libye n'honorait pas ses
engagements.
Un accord franco-libyen conclu le 10 septembre a ouvert la voie
à la levée des sanctions imposées par l'ONU
depuis 11 ans à l'encontre de la Libye. L'ONU a mis fin
aux sanctions après que Tripoli eut reconnu sa responsabilité
dans l'attentat de Lockerbie en 1988 et accepté de verser
2,7 milliards de dollars aux familles des 270 victimes. L'accord
partiel franco-libyen ne fixe pas de montant pour l'indemnisation
des familles des victimes du DC-10.
Seif el-Islam Kadhafi a affirmé vendredi que le gouvernement
libyen avait reçu des signes de Washington suggérant
que les Etats-Unis pourraient prochainement lever les sanctions
économiques imposées à Tripoli depuis 17
ans et maintenues en vigueur malgré la levée des
sanctions décidée par les Nations unies.
"Nous avons reçu des signaux concrets du gouvernement
américain", a-t-il dit aux journalistes en précisant
cependant qu'aucun calendrier n'avait été proposé
par les responsables américains pour la levée des
sanctions.
AP
sb/v513/tl/cr/v617
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