SAINT-SYMPHORIEN-LE-CHATEAU (AP) - Réunis en session extraordinaire
au château d'Esclimont, à Saint-Symphorien (Eire-et-Loir),
au sud-ouest de Paris, les ministres européens et nord-africains
participant au "Dialogue 5+5" ont exprimé jeudi
leur soutien au processus de reconstruction politique et économique
de l'Irak, tout en plaidant pour un transfert rapide souveraineté
aux Irakiens.
"Enceinte de dialogue politique informel" créée
en 1990, le "Dialogue 5+5" réunit cinq Etats
du sud de l'Europe (France, Italie, Espagne, Portugal et Malte)
et les cinq pays membres de l'Union du Maghreb arabe (Maroc, Algérie,
Tunisie, Mauritanie et Libye).
"Nous avons évoqué et souhaité souligner
évidemment la restauration de la pleine souveraineté
irakienne, quand cela sera possible", a déclaré
devant la presse le ministre français des Affaires étrangères
Dominique de Villepin, qui présidait cette réunion
de deux jours. "Il faut définir une approche qui permette
véritablement de donner aux Irakiens la possibilité
de reprendre en main leur destin."
Quant à savoir si les Etats-Unis doivent se retirer d'un
pays en proie au désordre et aux violences terroristes,
le chef de la diplomatie française a estimé qu'"évidemment,
un retrait d'Irak aujourd'hui serait catastrophique et ne correspondrait
absolument pas aux exigences de la situation".
Dominique de Villepin a indiqué que les discussions avaient
également porté sur les effets de la situation en
Irak sur la stabilité des dix pays représentés.
Les débats ont par ailleurs porté sur le Proche-Orient
et sur les initiatives de paix menées pour rapprocher Israéliens
et Palestiniens. "Il n'y a pas d'alternative à la
'feuille de route'", a toutefois affirmé M. de Villepin,
évoquant implicitement l'accord informel, dit "Pacte
de Genève", conclu entre anciens responsables des
deux camps.
L'objectif premier de cette réunion extraordinaire, qui
faisait suite à la réunion annuelle de Sainte-Maxime,
les 9 et 10 avril dernier, était de préparer le
premier sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du "Dialogue
5+5", qui aura lieu à Tunis les 5 et 6 décembre.
La réunion de Saint-Symphorien
a aussi été l'occasion d'entretiens bilatéraux
informels, comme celui qui a réuni Dominique de Villepin
et le vice-ministre libyen des Affaires étrangères
Meftah Madhi sur l'épineuse question du dédommagement
des familles des victimes de l'attentat contre un DC-10 d'UTA
en 1989.
"Nous avons évoqué
cette situation et nous avons formé le voeu qu'une solution
puisse être trouvée très rapidement",
a simplement déclaré le ministre français,
alors que les négociations entre les familles et la Fondation
Kadhafi sont actuellement bloquées.
AP
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