TUNIS, 1er déc (AFP)
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Un sommet des dirigeants de la Méditerranée occidentale,
le "Dialogue 5+5", consacré à la sécurité
et à la coopération, réunira pour la première
fois les 5 et 6 décembre, les dirigeants du Maghreb (Algérie,
Maroc, Libye, Mauritanie et Tunisie) et d'Europe du sud (Espagne,
Portugal, Italie, France et Malte).
Ce sommet du "Dialogue 5+5" sera également consacré
à l'affirmation des liens politiques et socio-économiques
entre les pays des rives du nord et du sud de la Méditerranée
et aux problèmes de l'immigration clandestine.
Le "dialogue 5+5" est un cadre informel né d'une
idée de la France et créé par la Déclaration
de Rome en 1990. Il vise à favoriser un "dialogue
efficace" entre pays du sud de l'Europe et du nord de l'Afrique
pour faire du bassin méditerranéen "une ère
de paix, de coopération, de sécurité et de
stabilité".
La lutte anti-terroriste occupera une bonne place dans les discussions,
ce dossier intéressant au plus haut point les pays d'Europe
comme ceux du Maghreb touchés par ce fléau.
Le "Dialogue 5+5" avait été relancé
lors d'une réunion ministérielle en 2001 à
Lisbonne, mais était resté en veilleuse en raison
entre autres des tensions liées au conflit au Proche-orient.
On souligne à Tunis l'importance des liens de partenariat
entre l'Union européenne et les pays associés, la
Tunisie ayant été en 1995 le premier pays du Maghreb
à signer un accord de partenariat et de libre-échange.
Le sommet "5+5" de Tunis sera "une excellente
occasion pour élargir les perspectives du partenariat solidaire
au sein de l'espace euro-méditerranéen et de renforcer
les attributs de la sécurité et de la paix"
dans la région, a estimé le président Zine
El Abidine Ben Ali.
S'agissant de l'immigration illégale, pour la première
fois devraient également se trouver face à face
pour en débattre les dirigeants des pays d'où partent
les clandestins (Maroc, Tunisie, Libye) et ceux qui les accueillent
(Espagne, Italie), avec les multiples drames engendrés
par ces migrations.
Ce premier sommet du "Dialogue 5+5" a été
précédé fin octobre d'une réunion
extraordinaire des ministres des Affaires étrangères
des dix pays participants à Saint-Symphorien-le-Château
(ouest de Paris).
Présidée par le ministre français des Affaires
étrangères, Dominique de Villepin, cette réunion
a été consacrée à la stabilité
et la sécurité, au développement économique,
à l'intégration maghrébine, aux échanges
humains et aux migrations.
Evoquant les "défis régionaux" en Méditerranée
occidentale, les ministres ont souhaité approfondir le
dialogue "5+5" et renforcer la coopération et
sont convenus de relancer le processus euro-méditerranéen
pour stimuler une "solidarité active" entre les
deux rives de la Méditerranée.
S'agissant du sommet de Tunis, ils ont insisté sur la
nécessité du renforcement de l'intégration
maghrébine, qualifié d' "objectif permanent",
et de "coopérations renforcées" dans les
domaines de l'énergie, de l'eau, des transports et des
technologies de l'information.
On attend également beaucoup, à Tunis, de possibles
rencontres en apparté de certains dirigeants sur les problèmes
qui les divisent, telle celle du Roi Mohamed VI du Maroc et du
président algérien Abdelaziz Bouteflika sur le Sahara
qui empêche toute intégration maghrébine.
Le président français Jacques Chirac et
le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi pourraient également
se côtoyer lors du sommet de Tunis, la question de l'indemnisation
des victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA par Tripoli restant
pendante. Cet attentat avait fait 170 morts de 17 nationalités,
dont 102 Africains et 54 Français, en 1989, au dessus du
désert du Ténéré (Niger).
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