PARIS (AFP) - Les familles
des victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA ont appelé mercredi
les autorités françaises, après un nouvel
échec des négociations avec la Libye, à agir
dans le cadre du sommet "5+5" vendredi et samedi à
Tunis pour obtenir de Tripoli une indemnisation définitive.
"La délégation libyenne a quitté Paris
le mardi 2 décembre, marquant ainsi sa volonté de
ne pas concrétiser l'accord de principe du 13 novembre
2003", écrit dans un communiqué le représentant
des familles, Guillaume Denoix de Saint Marc.
M. Denoix de Saint Marc souligne qu'"une réunion
de clôture des négociations et de signature avait
été prévue entre le 29 novembre et le 2 décembre
à Paris", soit quelques jours avant le sommet "5+5",
vendredi et samedi à Tunis, où devraient se rencontrer
le président français Jacques Chirac et le dirigeant
libyen Mouamar Kadhafi.
Qualifiant l'attitude des Libyens de "revirement incompréhensible",
les familles des victimes demandent "aux pouvoirs publics
français qui nous ont soutenus efficacement ces derniers
mois et aux représentants des 17 autres Etats dont des
ressortissants ont été tués, de maintenir
leur effort pour que les familles des 170 victimes de cet attentat
obtiennent enfin justice"
"Nos espoirs se tournent vers le sommet "5+5"
de Tunis", ajoute le communiqué.
"Cette importante réunion pourrait être l'occasion
d'un dénouement positif", poursuit M. Denoix de Saint
Marc. "Des engagements très fermes ont été
pris au plus haut niveau de l'Etat libyen et nous nous en remettons
à la parole donnée".
M. Denoix de Saint Marc, négociateur du collectif des
"Familles de l'attentat du DC-10 d'UTA en colère",
rappelle que des négociations "constructives"
avec la Fondation Kadhafi avaient repris du 10 au 13 novembre
à Tripoli et avaient "permis d'aboutir à un
compromis acceptable, chaque partie faisant des concessions difficiles".
Ce compromis "précisait dans ses moindres détails
les modalités selon lesquelles une fondation française
serait chargée de verser les indemnités" aux
familles, a-t-il ajouté. Tenus informés des négociations,
l'association SOS Attentats et les pouvoirs publics français
avaient "entériné" l'accord, selon lui.
Mais "lors de son arrivée samedi 29 novembre à
Paris, la délégation libyenne a fait état
du revirement de sa position et a adopté une position totalement
différente, remettant en cause l'accord du principe du
13 novembre", poursuit le représentant des familles,
en ajoutant que cette nouvelle position était "inacceptable".
La porte-parole de la présidence française, Catherine
Colonna, a rappelé mardi que la Libye avait "pris
des engagements au plus haut niveau" sur l'indemnisation
des familles des victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA.
Lors d'une visite d'Etat au Maroc, en octobre, M. Chirac avait
averti la Libye que si aucun accord n'était trouvé
pour une indemnisation équitable des familles, la France
en tirerait des conséquences "sans agressivité
et sans faiblesse".
L'attentat contre le DC-10 d'UTA avait fait 170 morts de 17 nationalités,
dont 54 Français, en 1989 au-dessus du désert du
Ténéré (Niger).
La France et la Libye participent à Tunis au premier sommet
des chefs d'Etat du dialogue "5+5" qui rassemble également
la Tunisie, l'Espagne, l'Italie, le Portugal, Malte, l'Algérie,
le Maroc et la Mauritanie.
|