PARIS (AP) - Les familles des victimes de l'attentat du DC-10
d'UTA ont dénoncé mercredi "le revirement incompréhensible"
de la Libye, qui vient de se retirer d'un accord de principe sur
leur indemnisation. Elles espèrent un déblocage
de la situation lors du sommet "5+5" prévu à
Tunis en fin de semaine.
Des négociations entre le collectif "Familles du
DC10 UTA en colère!" et la Fondation Kadhafi avaient
débouché sur un "compromis acceptable"
le 13 novembre dernier à Tripoli, soulignent les familles
dans un communiqué. "L'accord de principe ainsi obtenu
(...) reposait sur une égalité de traitement entre
chacune des familles de victimes", et précisait les
modalités de versement des fonds.
L'accord, entériné par l'association SOS Attentats
et les autorités françaises, devait être signé
entre le 29 novembre et le 2 décembre à Paris, soit
quelques jours avant le sommet du "dialogue 5+5" à
Tunis, où devraient se rencontrer le président français
Jacques Chirac et le numéro un libyen Moammar Kadhafi.
"Contre toute attente, lors de son arrivée samedi
(...) la délégation libyenne a fait état
du revirement de sa position et a adopté unilatéralement
une position totalement différente", reposant sur
un traitement "inégal" des familles, déplore
le collectif. "Les Libyens sont arrivés avec un autre
texte", a précisé à l'Associated Press
le porte-parole du collectif, Guillaume Denoix de Saint Marc.
Les familles ont demandé, sans succès, à
leurs interlocuteurs de revoir leur position. La délégation
libyenne a finalement quitté Paris mardi matin, suspendant
ainsi les négociations et "marquant sa volonté
de ne pas concrétiser l'accord de principe du 13 novembre",
explique le collectif, qui se dit "étonné"
et "indigné".
Les familles demandent aux autorités françaises
et aux représentants des autres Etats dont des ressortissants
ont été tués "de maintenir leur effort
pour que les familles des 170 victimes de cet attentat obtiennent
enfin justice".
"Nos espoirs se tournent vers le sommet 5+5", souligne
le communiqué. "Cette importante réunion pourrait
être l'occasion d'un dénouement positif. Des engagements
très fermes ont été pris au plus haut niveau
de l'Etat libyen et nous nous en remettons à la parole
donnée."
Mardi, la porte-parole de l'Elysée, Catherine Colonna,
a rappelé que des "engagements ont été
pris au plus haut niveau de l'Etat libyen" en vue de régler
cette affaire.
L'explosion en vol du DC-10 d'UTA le 19 septembre 1989 au-dessus
du désert du Ténéré (Niger) avait
fait 170 morts de 17 nationalités, dont 54 Français.
AP
lma/com/tl
|