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(mercredi 3 décembre 2003, 17h32)

Attentat du DC-10 d'UTA: les familles des victimes dénoncent le "revirement" de la Libye


PARIS (AP) - Les familles des victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA ont dénoncé mercredi "le revirement incompréhensible" de la Libye, qui vient de se retirer d'un accord de principe sur leur indemnisation. Elles espèrent un déblocage de la situation lors du sommet "5+5" prévu à Tunis en fin de semaine.

Des négociations entre le collectif "Familles du DC10 UTA en colère!" et la Fondation Kadhafi avaient débouché sur un "compromis acceptable" le 13 novembre dernier à Tripoli, soulignent les familles dans un communiqué. "L'accord de principe ainsi obtenu (...) reposait sur une égalité de traitement entre chacune des familles de victimes", et précisait les modalités de versement des fonds.

L'accord, entériné par l'association SOS Attentats et les autorités françaises, devait être signé entre le 29 novembre et le 2 décembre à Paris, soit quelques jours avant le sommet du "dialogue 5+5" à Tunis, où devraient se rencontrer le président français Jacques Chirac et le numéro un libyen Moammar Kadhafi.

"Contre toute attente, lors de son arrivée samedi (...) la délégation libyenne a fait état du revirement de sa position et a adopté unilatéralement une position totalement différente", reposant sur un traitement "inégal" des familles, déplore le collectif. "Les Libyens sont arrivés avec un autre texte", a précisé à l'Associated Press le porte-parole du collectif, Guillaume Denoix de Saint Marc.

Les familles ont demandé, sans succès, à leurs interlocuteurs de revoir leur position. La délégation libyenne a finalement quitté Paris mardi matin, suspendant ainsi les négociations et "marquant sa volonté de ne pas concrétiser l'accord de principe du 13 novembre", explique le collectif, qui se dit "étonné" et "indigné".

Les familles demandent aux autorités françaises et aux représentants des autres Etats dont des ressortissants ont été tués "de maintenir leur effort pour que les familles des 170 victimes de cet attentat obtiennent enfin justice".

"Nos espoirs se tournent vers le sommet 5+5", souligne le communiqué. "Cette importante réunion pourrait être l'occasion d'un dénouement positif. Des engagements très fermes ont été pris au plus haut niveau de l'Etat libyen et nous nous en remettons à la parole donnée."

Mardi, la porte-parole de l'Elysée, Catherine Colonna, a rappelé que des "engagements ont été pris au plus haut niveau de l'Etat libyen" en vue de régler cette affaire.

L'explosion en vol du DC-10 d'UTA le 19 septembre 1989 au-dessus du désert du Ténéré (Niger) avait fait 170 morts de 17 nationalités, dont 54 Français.

AP
lma/com/tl

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