PARIS (Reuters) - La délégation
libyenne chargée de négocier un accord d'indemnisation
avec les familles des victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA a
brusquement quitté Paris mardi à la veille de la
signature, a-t-on appris mercredi auprès du "collectif
des familles du DC-10 en colère".
"C'est avec étonnement et indignation que nous constatons
l'interruption de ces négociations", précise-t-il
dans un communiqué.
"Nous demandons aux pouvoirs publics français (...)
et aux représentants des 17 autres Etats dont des ressortissants
ont été tués de maintenir leur effort pour
que les familles des 170 victimes de cet attentat obtiennent enfin
justice", poursuit le communiqué.
Les négociations avaient été interrompues
fin octobre, quelques jours après une ferme mise en garde
de Jacques Chirac.
Au dernier jour de sa visite au Maroc, le chef de l'Etat avait
averti que la France tirerait "sans agressivité"
mais "sans faiblesse" les conséquences du non-respect
par Tripoli des engagements fixés par un accord de principe
conclu en septembre.
Mardi, Paris a rappelé Tripoli à ses engagements
avant le début de la visite d'Etat de Jacques Chirac en
Tunisie et le sommet "5+5", qui doit réunir,
vendredi et samedi à Tunis, cinq Etats du Sud de l'Europe
et les cinq Etats membres de l'Union du Maghreb arabe dont la
Libye.
REVIREMENT
Les autorités tunisiennes ont indiqué que Mouammar
Kadhafi serait présent à Tunis. La porte-parole
de Jacques Chirac a déclaré qu'il n'y avait pas
de rencontre prévue entre les deux hommes en marge du "5+5".
Selon le collectif des familles, les négociations ont
repris à la mi-novembre après une rencontre à
Londres entre le porte-parole des familles, Guillaume Denoix de
Saint Marc, et le fils du colonel Kadhafi, Seïf al-Islam
Kadhafi.
Ces discussions ont permis d'aboutir à un nouvel accord
de principe basé sur un "compromis acceptable, chaque
partie faisant des concessions difficiles", ajoute le communiqué.
L'association SOS-Attentats, qui représente également
les familles, et les pouvoirs publics français ont été
informés et ont avalisé cet accord.
Une réunion de clôture et de signature avait alors
été programmée à Paris, entre le 29
novembre et le 2 décembre.
"Contre toute attente, à son arrivée, la délégation
libyenne (...) a fait état du revirement de sa position
et a adopté une position totalement différente",
explique le collectif qui juge cette "nouvelle position inacceptable".
Les négociations dans le dossier du DC-10, qui a explosé
au-dessus du désert du Ténéré, au
Niger, en septembre 1989, ont été relancées
au mois d'août après le versement par Tripoli de
2,7 milliards de dollars aux familles des victimes de l'attentat
de Lockerbie (Ecosse) contre un Boeing de la Panam en décembre
1988.
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