TUNIS (AP) - Le problème de l'indemnisation des familles
de victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA (170 morts en 1989) "porte
une ombre aux relations entre la Libye et la France", a déclaré
jeudi Jacques Chirac au deuxième jour de sa visite d'Etat
en Tunisie.
Le président français, qui s'exprimait lors d'une
conférence de presse, a par ailleurs affirmé "ne
pas avoir de problème particulier" à l'idée
de rencontrer le dirigeant libyen Moammar Kadhafi, qui assistera
vendredi à l'ouverture du premier sommet des chefs d'Etat
et de gouvernement du forum euro-méditerranéen "5+5".
Jacques Chirac n'a en revanche pas précisé s'il
rencontrerait en tête-à-tête le dirigeant libyen,
une telle rencontre n'étant pas prévue officiellement.
Les familles des victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA ont dénoncé
mercredi "le revirement incompréhensible" de
la Libye, qui a finalement renoncé à ratifier un
accord de principe sur leur indemnisation conclu le 13 novembre.
"Nos espoirs se tournent vers le sommet 5+5", souligne
un communiqué du collectif des familles de victimes. "Cette
importante réunion pourrait être l'occasion d'un
dénouement positif. Des engagements très fermes
ont été pris au plus haut niveau de l'Etat libyen
et nous nous en remettons à la parole donnée."
Le président Chirac a rappelé mercredi que les
Etats français et libyen ne sont pas impliqués directement
dans ces négociations, qui ont connu des "hauts et
des bas, comme toujours dans ce type de négociation".
"Je soutiens, bien entendu, la partie française.
Je pense que nous arriverons, et que les deux parties arriveront,
à un accord. Je le souhaite vivement. J'ai déjà
eu l'occasion de le faire savoir au président Kadhafi",
a-t-il ajouté.
L'explosion en vol du DC-10 d'UTA le 19 septembre 1989 au-dessus
du désert du Ténéré (Niger) avait
fait 170 morts de 17 nationalités, dont 54 Français.
AP
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