TUNIS - Le
président français Jacques Chirac a appelé
vendredi les pays du Maghreb à accélérer
leur intégration économique et politique régionale
afin d'établir avec l'Union européenne un espace
de paix et de prospérité.
S'exprimant lors de la séance publique
d'ouverture du sommet euro-maghrébin, dit "5+5",
M. Chirac a souligné que les cinq pays du sud de l'Europe
(France, Italie, Espagne, Portugal et Malte) "partagent le
même sentiment d'urgence, la même volonté de
faire de la Méditerranée un espace de solidarité
et de paix, la même ambition pour ce premier sommet du dialogue
"Celle de favoriser l'intégration
régionale au Maghreb et le développement économique
qui l'accompagne. Celle de donner la place essentielle qui lui
revient à la relation entre le Maghreb et l'Union européenne".
Ce premier sommet euro-maghrébin, un forum
informel créé en 1990 mais tombé en sommeil
depuis, doit être consacré essentiellement à
la sécurité et à la coopération ainsi
qu'à la lutte contre le terrorisme qui menace tous les
pays de la région.
Cinq pays du Magreb participent à ce sommet:
Tunisie, Algérie, Maroc, Libye, Mauritanie.
Dans un geste visible de bonne volonté
vis-à-vis de Tripoli, en dépit du contentieux sur
l'indemnisation des familles des victimes de l'attentat
contre le DC-10 d'UTA, M. Chirac a dit "se réjouir"
de rencontrer "les représentants de la Libye avec
lesquels la France a l'espoir de pouvoir établir une relation
pleine et confiante".
Le dirigeant libyen Mouammar Khadafi et M. Chirac
étaient assis à la même tribune, juste séparé
par l'hôte du sommet le président tunisien Zine El
Abidine Ben Ali. Avant de pénétrer dans la salle
des congrès, les dix dirigeants sont restés ensemble,
mais devant les caméras qui filmaient en direct la séance
d'ouverture le président Chirac et le colonel Khadafi ne
se sont pas dit un mot.
Concernant l'intégration économique,
il faut amener "le Maroc, l'Algérie et la Tunisie
à travailler ensemble, avec l'Europe, dans les secteurs
économiques prioritaires comme l'énergie, la gestion
de l'eau, les transports ou encore les technologies de l'information"
et favoriser l'instauration d'une zone de libre échange,
a dit M. Chirac
"Nous voulons montrer que l'intégration
régionale est l'instrument par excellence du développement
économique et de la confiance", a-t-il ajouté.
Le président français a aussi "lancé
un appel solennel" à ces pays pour qu'ils "lèvent
les obstacles à leur rapprochement et mettent tout en oeuvre,
notamment, pour parvenir à un réglement des conflits
qui peuvent encore exister".
Sans le citer, M. Chirac faisait ainsi allusion
au conflit du Sahara occidental, qui oppose depuis 1975 l'Algérie
et le Maroc, et qui est le principal obstacle à une intégration
des pays de la région.
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