TUNIS (AFP) - Le président
français Jacques Chirac a déclaré samedi
que les discussions entre la Fondation Khadafi et les familles
des victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA avaient repris mais
qu'un échec aurait "un effet négatif"
sur les relations entre les deux pays.
"Les contacts entre les familles des victimes du vol d'UTA
et les représentants de la Fondation Khadafi ont repris",
a dit M. Chirac lors d'une conférence de presse à
l'issue d'un sommet euro-maghrébin auquel participait le
dirigeant libyen Mouammar Khadafi.
"J'avais imaginé qu'à l'occasion de cette
reprise une solution pourrait intervenir. Pour le moment elle
n'est pas intervenue et le réglement définitif de
cette douloureuse question n'est pas faite, croyez bien que je
le regrette", a déclaré M. Chirac.
"Nous avons beaucoup travaillé sur ce sujet depuis
deux jours", a-t-il ajouté, en soulignant que "c'est
toujours très compliqué les relations avec la Libye,
je le dis sans agressivité".
Une source diplomatique a précisé que des contacts
avaient eu lieu non seulement au niveau des familles mais aussi
au niveau des hauts fonctionnaires des deux pays.
M. Chirac a rappelé que Tripoli avait pris des engagements
"au plus haut niveau de l'état libyen" et que
ceux-ci "doivent être tenus".
"A défaut, a-t-il dit, nous devrions en tirer toutes
les conclusions. Cela pourrait certainement avoir un effet négatif
sur la relance de nos relations bilatérales et sur la pleine
réintégration par conséquent de la Libye
dans la communauté internationale", a souligné
le président français.
Les sanctions internationales imposées par les Nations
Unies contre Tripoli ont été levées en septembre,
mais des sanctions européennes sont toujours en place.
Des diplomates ont précisé qu'il s'agissait notamment
d'un embargo sur les armes, sur du matériel dit sensible,
ainsi que sur des restrictions de circulation.
L'attentat contre le DC-10 d'UTA avait fait 170 morts de 17 nationalités,
dont 54 Français, en 1989 au-dessus du désert du
Ténéré, au Niger.
Le froid franco-libyen a été manifeste pendant
le sommet dit "5+5" à Tunis où Jacques
Chirac et Mouammar Khadafi se sont croisés pendant deux
jours mais sans jamais échanger un seul mot ni en public
ni en privé, selon des diplomates.
Ceux-ci ont ajouté que le colonel libyen était
resté muet tout au long de la séance à huis
clos samedi matin alors que les autres dirigeants européens
et maghrébins participaient à un débat qualifié
de "très ouvert et libre" qui avait notamment
porté sur les causes du terrorisme. |