TUNIS (AP) - Le chef de l'Etat libyen Moammar Kadhafi a déclaré
s'attendre "bientôt à des progrès pour
clore définitivement" le dossier du contentieux franco-libyen
relatif à l'indemnisation des victimes de l'attentat contre
un DC10 de la compagnie UTA.
L'avion avait explosé en 1989 au-dessus du désert
du Ténéré au Niger faisant 170 morts.
Dans un entretien publié mardi par le quotidien "Assabah"
de Tunis, M. Kadhafi, qui a assisté le week-end dernier
au sommet du "dialogue 5+5" tenu dans la capitale tunisienne
aux côtés notamment du président français
Jacques Chirac, a cependant fait valoir que ce différend
n'était plus aujourd'hui du ressort des deux gouvernements.
Selon lui, la solution doit être trouvée par l'association
des familles des victimes françaises et l'organisation
caritative dirigée par son fils, Seif.
Interrompues à plusieurs reprises, les discussions entre
les deux parties buttent sur le montant des indemnisations devant
être versées aux familles des victimes.
Un tribunal français avait prononcé en 1999 des
condamnations contre six Libyens reconnus coupables de leur participation
à l'attentat contre le DC10. Tout en ne reconnaissant pas
explicitement son implication dans cet attentat, la Libye avait
donné son accord pour verser 34 millions de dollars aux
familles des 170 victimes, alors qu'elle décidera ultérieurement
d'octroyer 2,7 milliards de dollars aux familles des 270 victimes
de l'avion de la PanAm qui avait explosé en 1988 au-dessus
du village écossais de Lockerbie.
En marge du sommet de Tunis, le président Chirac avait
confirmé la reprise de ces négociations, mettant
toutefois en garde contre un échec. "Dans un tel cas,
nous ne pourrions pas ne pas en tenir compte", avait averti
M. Chirac en précisant qu'un éventuel échec
aurait immanquablement des "incidences négatives sur
les relations bilatérales franco-libyennes et sur la réintégration
de la Libye au sein de la communauté internationale".
AP
Bg/bb
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