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(samedi 20 décembre 2003, 16h06)

Attentat du DC-10 d'UTA: Paris "salue" la percée Américano-Britannique


PARIS (AFP) - La France, qui est parvenue à normaliser ses relations avec Tripoli, est toujours dans l'attente d'un accord sur l'indemnisation des victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA imputé à la Libye, alors que Washington et Londres ont annoncé vendredi une percée avec un pays qui, jusqu'à présent, est pour eux un "Etat voyou".

La Libye, après avoir conclu un accord avec la Grande-Bretagne et les Etats-Unis sur l'attentat, dans lequel la participation d'agents libyens est reconnue, contre un avion de la compagnie américaine Pan Am à Lockerbie (Ecosse), a signifié vendredi aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne la fin de la mise au point d'Armes de destruction massive nucléaires, bactériologiques ou chimiques.

De source diplomatique française, on soulignait samedi à Paris que la prolifération (objet de l'accord avec Tripoli au terme de neuf mis de discussions secrètes) et le terrorismes sont "deux dossiers distincts".

M.de Villepin a "salué" cet accord qu'il a qualifié de "succès de toute la communauté internationale".

Dominique de Villepin a par ailleurs annoncé, au lendemain de l'accord entre la Libye, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne sur les armes de destruction massives, que les discussions en cours entre la Fondation Khadafi et les familles des victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA "ont connu récemment des progrès".

"Nous souhaitons vivement qu'elles puissent aboutir rapidement à un règlement définitif", a ajouté le ministre français.

"Les engagements pris par les autorités libyennes (NDLR: sur l'indemnisation des victimes) doivent être mises en oeuvre sans délai", a poursuivi M. de Villepin.

L'attentat contre le DC-10 d'UTA avait fait 170 morts de 17 nationalités, dont 54 Français, en 1989 au-dessus du désert du Ténéré, au Niger.

L'attentat le 21 décembre 1988 à 19H03 heure locale, un Boeing 747 de la compagnie américaine Panam reliant Londres à New York au dessus du village écossais de Lockerbie, avait fait 270 morts et provoqué des scènes de cauchemar.

Le 13 août 2003, un accord a été signé à Londres entre les conseils des familles de victimes de l'attentat et une délégation libyenne, la Libye s'engageant à verser au total 2,7 milliards de dollars de dédommagement.

Cet accord, confirmé le 12 septembre, a permis la levée des sanctions imposées par l'ONU et les Etats-Unis à Tripoli. Ces sanctions avaient déjà été suspendues, mais pas formellement levées, après que la Libye eut remis ses deux agents à la Cour écossaise spéciale siégeant aux Pays-Bas.

Le 6 décembre dernier, Mouammar Kadhafi, avait estimé à Tunis que le différend franco-libyen sur l'indemnisation des victimes de l'attentat du DC10 d'UTA était "en voie d'être résolue".

Interrogé par des journalistes à la clôture du sommet du Dialogue 5+5, le colonel Kadhafi avait affirmé: "Ce problème est en voie d'être résolu", notant que les relations avec la France étaient "bonnes".

"L'Etat libyen a fait ce qu'il devait faire" a-t-il dit, affirmant que la question était maintenant aux mains des négociateurs.

Samedi, les familles des victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA ont estimé que les dernières négociations avec la Libye ont été "constructives" et espéré qu'elles pourront se "concrétiser assez rapidement".

En octobre de l'an passé, Dominique de Villepin avait réchauffé à Tripoli des relations franco-libyennes, au plus bas depuis près de vingt ans.

M. de Villepin, qui faisait la première visite à caractère bilatéral d'un ministre français des Affaires étrangères en Libye depuis vingt ans, avait rencontré pendant une heure le colonel Kadhafi.

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